Une affaire judiciaire opposant deux entrepreneurs haïtiens à Dener Ceide, fondateur du groupe Zafem, fait grand bruit aux États-Unis. Le tribunal fédéral du district sud de New York a condamné le célèbre musicien à verser 1 million de dollars de dommages et intérêts pour usage illégal du nom « Zafem », selon des documents rendus publics en octobre 2025. Cette décision met en lumière les enjeux juridiques liés à la propriété intellectuelle dans le monde du compas.
L’origine du conflit : la marque “Zafem” enregistrée depuis 2021
Les plaignants, Wiss Joseph et Marie Joseph, sont les fondateurs de Zafem World Entertainment, une entreprise enregistrée à New York en novembre 2015, spécialisée dans la production d’événements, de musique et de concerts. Selon les archives de l’US Trademark Office, ils ont déposé légalement la marque Zafem en 2021, leur conférant l’exclusivité d’exploitation commerciale du nom sur le territoire américain.
Malgré cette protection légale, le groupe Zafem Band, dirigé par Dener Ceide, aurait continué d’utiliser le nom sans autorisation. Le 18 septembre 2024, Wiss et Marie Joseph ont donc saisi la justice pour faire cesser cette utilisation jugée illégale.
Un jugement “par défaut” lourd de conséquences
D’après la décision du tribunal du district sud de New York, Dener Ceide n’a pas répondu aux convocations ni présenté de défense. Le juge a donc rendu un jugement par défaut, estimant que les plaignants avaient apporté des preuves suffisantes de leur droit exclusif à la marque.
La sentence oblige Dener Ceide à :
- Verser 1 million de dollars de dommages et intérêts ;
- Cesser immédiatement d’utiliser le nom “Zafem” dans toute activité commerciale ;
- Suspendre l’accès au contenu YouTube du groupe sur le territoire américain.
Au moment de la publication, le canal YouTube officiel de Zafem n’était plus accessible aux États-Unis, confirmant les premières applications du jugement.
Silence du groupe Zafem et réactions dans la diaspora
Jusqu’à la soirée du samedi 25 octobre 2025, aucune réaction officielle n’avait été publiée par Dener Ceide ou son équipe. Cette affaire provoque de nombreuses discussions au sein de la diaspora haïtienne, où plusieurs observateurs dénoncent un manque de vigilance autour de la gestion légale des marques artistiques.
Pour d’autres, cette décision représente une leçon importante pour les artistes haïtiens évoluant à l’international : protéger juridiquement leurs créations est désormais une nécessité, pas une option.
Entre art et loi, une frontière à ne pas franchir
Le verdict rendu à New York n’est pas seulement une sanction financière : il constitue un rappel clair que la musique est aussi une entreprise régie par le droit.
Dans un contexte où la scène haïtienne cherche à renforcer sa présence mondiale, cette affaire souligne l’importance de la propriété intellectuelle comme pilier de la crédibilité et de la durabilité artistique. Zafem, symbole d’innovation musicale, se retrouve aujourd’hui face à un défi juridique qui pourrait redéfinir son avenir.
Brinia ELMINIS














