Haïti parmi 22 pays pointés par Washington dans la lutte antidrogue
Une liste controversée du Département d’État américain
Le président Donald Trump a soumis au Congrès une liste de 22 pays liés à la production ou au transit de drogues. Selon Washington, ces nations représentent une menace directe pour la sécurité et la santé des Américains.
Haïti et les Amériques ciblés
Parmi ces pays, on retrouve Haïti, la République dominicaine, le Mexique, le Honduras, le Guatemala et plusieurs autres États stratégiques. En effet, leur position géographique facilite le transit de stupéfiants vers les États-Unis.
Cependant, cette désignation suscite des inquiétudes en Haïti. Le pays, déjà fragilisé par la crise politique et l’insécurité, craint que ce classement accentue sa mauvaise image sur la scène internationale.
Des critères multiples
D’après le Département d’État, la désignation ne repose pas uniquement sur la production. Elle s’appuie également sur :
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la géographie, qui fait de certains territoires des corridors de transit ;
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le commerce international, qui facilite l’importation de produits chimiques ;
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la faiblesse des institutions, qui rend difficile le contrôle du trafic.
De plus, certains pays ont déjà engagé des réformes, mais ils demeurent vulnérables face aux cartels et aux réseaux criminels. Pour Haïti, l’absence de moyens logistiques et financiers rend la lutte encore plus compliquée.
Une pression diplomatique
Ainsi, les États-Unis utilisent ce classement comme un outil de pression. L’objectif est de pousser les gouvernements à renforcer leur coopération contre la drogue. Toutefois, plusieurs observateurs dénoncent une stigmatisation de pays déjà fragiles.
En réalité, ce type de déclaration pèse aussi sur les relations diplomatiques et commerciales. Pour Haïti, cela pourrait réduire la confiance des investisseurs et freiner l’aide internationale.
Les conséquences pour Haïti
En pratique, cette décision américaine place Haïti dans une position délicate. D’un côté, le pays doit montrer des efforts concrets pour lutter contre le trafic. De l’autre, il risque d’être isolé s’il ne parvient pas à convaincre ses partenaires de sa bonne volonté.
Par ailleurs, cette situation interpelle directement les autorités locales. Elles doivent renforcer la coopération régionale, sécuriser les frontières et investir dans des alternatives économiques pour les jeunes souvent recrutés par les réseaux criminels.
Vers plus de coopération ou de tensions ?
Finalement, la stratégie américaine veut placer la lutte antidrogue au centre de la sécurité nationale. Cependant, la mise en cause simultanée de 22 pays pourrait alimenter la méfiance et créer de nouvelles tensions diplomatiques.
Pour Haïti, la vraie question est claire : réussira-t-elle à transformer cette pression en opportunité pour améliorer ses institutions, ou restera-t-elle prisonnière d’une étiquette négative sur la scène mondiale ?
Brinia ELMINIS

























































































































