La Cour de cassation a rendu, cette semaine, un arrêt déterminant dans le dossier du triple assassinat qui a bouleversé la ville de Jacmel. L’accusé principal, Richard Pierre Alex Monplaisir, détenu à la prison civile de la juridiction, réclamait le renvoi de son affaire pour « suspicion légitime » contre les juges du tribunal de première instance (TPI) de Jacmel. La plus haute instance judiciaire du pays a rejeté cette demande, confirmant ainsi la compétence du tribunal local pour poursuivre la procédure.
Un crime qui a marqué les esprits
L’affaire remonte à un triple meurtre qui a coûté la vie à Tamara dite “Tanie” Cadet, Sabine Cadet et Judith Philogène, trois femmes dont les assassinats ont choqué la population de Jacmel et au-delà. Depuis, l’instruction se poursuit sous haute tension, les familles des victimes réclamant justice et les avocats de l’accusé multipliant les démarches pour contester la régularité du procès.
Une requête de « récusation en masse »
Dans sa requête, Monplaisir soutenait que les magistrats du TPI de Jacmel étaient partiaux. Il pointait notamment le comportement du commissaire du gouvernement, accusé de s’opposer systématiquement à sa comparution en liberté, ainsi que le silence d’un juge lors d’une audience, qu’il interprétait comme un signe de connivence. L’accusé demandait une « récusation en masse » des membres du tribunal, estimant que seul un transfert du dossier vers une autre juridiction garantit un procès équitable.
La Cour de cassation tranche : pas de transfert
Après examen du dossier, la Cour de cassation a jugé infondée la demande de renvoi. Selon l’arrêt, les arguments avancés par la défense ne constituent pas une preuve de partialité suffisante pour dessaisir le TPI de Jacmel. Cette décision maintient donc la tenue du procès dans la juridiction initialement saisie, ouvrant la voie à la poursuite des audiences dans les prochains jours.
Et maintenant ?
Ce rejet marque une étape cruciale pour les familles des victimes qui espèrent voir le procès avancer après plusieurs mois de tensions et de procédures dilatoires. Pour la défense de Monplaisir, en revanche, il s’agit d’un revers majeur qui réduit ses marges de manœuvre pour retarder le jugement.
Une bataille judiciaire sous haute surveillance
L’affaire reste suivie de près par l’opinion publique, tant en raison de la gravité des faits que de l’influence qu’elle pourrait avoir sur la confiance des citoyens envers le système judiciaire haïtien. La décision de la Cour de cassation, en réaffirmant l’autorité du tribunal de Jacmel, apparaît comme un signal fort en faveur de la continuité de la justice, malgré les pressions et les contestations.
La justice face à l’épreuve de la confiance
En rejetant la demande de renvoi, la Cour de cassation envoie un message clair : les suspicions non fondées ne peuvent bloquer le cours de la justice. Le procès devra désormais se tenir à Jacmel, là où le drame a eu lieu, afin que lumière soit faite sur ce triple assassinat et que les familles puissent, enfin, espérer un début de vérité.
Brinia ELMINIS décision judiciaire sur le triple assassinat
















































































































































































































