Washington / Port-au-Prince, août 2025 – L’administration du président américain Donald Trump envisage de confier à un autre pays la direction de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) en Haïti, actuellement placée sous commandement kényan, selon des sources proches du dossier .
Durant une réunion de l’Organisation des États Américains (OEA), la numéro deux de la diplomatie américaine, Kimberly Penland, a dévoilé que Washington prépare un projet de résolution pour le Conseil de sécurité de l’ONU, visant à « ressourcer correctement » la mission face à l’expansion des gangs armés en Haïti. Ce projet ouvrirait la voie à une participation plus marquée de la région dans la direction de la MSS .
Si cette résolution est adoptée, les États-Unis souhaitent que la direction stratégique de la force soit transférée à des partenaires régionaux — Latino-Américains et caribéens — alors que les États-Unis assureraient le financement .
Contexte : pourquoi envisager un changement ?
MSS sous pression : Lancée en juin 2024, la MSS peine à atteindre son plafond de 2 500 personnels — seulement 991 sont déployés à ce jour — en raison de manques majeurs en effectifs, financements et équipements .
Blocages diplomatiques : Les tentatives pour transformer la MSS en une mission de maintien de la paix de l’ONU, avec financement régulier, ont échoué du fait des vetos de la Russie et de la Chine .
Gel puis exclusion du gel des financements US : En réponse aux priorités budgétaires de l’administration Trump, un gel temporaire des financements (environ 13,3 M USD) avait été initié, mais le Kenya a finalement bénéficié d’une dérogation lui permettant de poursuivre sa mission .
La volonté de Trump de transférer la direction de la MSS à un pays d’Amérique latine ou des Caraïbes illustre un virage stratégique vers une approche plus régionale, où les responsabilités seraient partagées, tandis que les États-Unis assureraient le financement. Cette initiative pourrait répondre à l’urgence sécuritaire en Haïti, mais elle reste en phase préliminaire : les obstacles institutionnels, diplomatiques et logistiques demeurent importants.
Le moment est crucial : la MSS, dirigée par le Kenya, affronte des lacunes criantes malgré ses efforts, et une reconfiguration régionale pourrait donner un nouvel élan à la mission si l’opposition au Conseil de sécurité est surmontée et que les ressources suivent.
Jean Dalens SEVERE

























































































































