Donald Trump a annoncé, ce 1er août, une nouvelle série de surtaxes douanières visant plusieurs partenaires commerciaux des États-Unis. Prévue pour entrer en vigueur dès le 7 août, cette décision marque un retour assumé au protectionnisme économique, ravivant les inquiétudes quant à la stabilité du commerce mondial.
Les réactions internationales varient selon le niveau d’exposition économique des pays concernés, leurs liens diplomatiques avec Washington et leurs intérêts stratégiques.
Canada et Suisse : des alliés déstabilisés
Le Canada, premier partenaire commercial des États-Unis, a vivement réagi. Ottawa dénonce une mesure « préjudiciable à l’équilibre économique nord-américain », en rappelant les engagements de coopération contenus dans l’Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC). Les secteurs de l’aluminium, de l’acier et des pièces automobiles figurent parmi les plus vulnérables.
La Suisse, quant à elle, regrette une décision « unilatérale » qui affaiblit les relations économiques bilatérales et contrevient aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les exportations suisses de machines-outils, de produits chimiques et pharmaceutiques vers les États-Unis pourraient en subir les conséquences.
Asie : soulagement modéré et vigilance stratégique
En Asie, certains pays ont accueilli les annonces avec un relatif soulagement. La Corée du Sud, Taïwan et le Japon, qui redoutaient des mesures plus lourdes, notent que les taux imposés sont inférieurs aux prévisions. « Les taxes annoncées sont moins sévères que prévu », a déclaré un responsable du ministère sud-coréen du Commerce.
Mais la méfiance persiste. « Les intentions politiques de M. Trump restent instables. Ce n’est peut-être qu’un prélude », avertit un analyste basé à Séoul. Plusieurs experts craignent que les prochaines cibles soient les secteurs technologiques et électroniques, moteurs clés des économies asiatiques.
Europe : entre vigilance et appel au dialogue
Moins directement concernée à ce stade, l’Union européenne suit néanmoins la situation avec attention. Bruxelles appelle à « la retenue » et à « une coopération multilatérale renforcée » afin d’éviter une nouvelle escalade. L’UE rappelle que les précédents conflits commerciaux sous Trump avaient déjà conduit à des représailles coûteuses pour les deux blocs.
Une stratégie électorale déguisée ?
Pour de nombreux observateurs, ces nouvelles taxes relèvent davantage d’une stratégie électorale que d’une urgence économique. À l’approche de la présidentielle américaine de 2026, Trump semble vouloir renforcer sa base électorale industrielle en prônant le retour au “Made in America”.
« Il s’agit avant tout d’un signal politique fort à destination de son électorat : une promesse de protection face à la concurrence étrangère », résume une politologue de l’Université de Chicago.
Vers une nouvelle instabilité commerciale mondiale ?
Bien que les surtaxes actuelles n’aient pas encore provoqué de choc majeur, elles ravivent les tensions commerciales internationales et alimentent l’incertitude sur les marchés. Dans un contexte global déjà affaibli par des crises géopolitiques et des chaînes d’approvisionnement fragilisées, un tel virage protectionniste pourrait déstabiliser davantage l’ordre économique mondial.
Le retour du protectionnisme américain, porté par des ambitions politiques, risque d’ouvrir une nouvelle ère de déséquilibres, de méfiances et de tensions durables. Une perspective que de nombreux partenaires internationaux espéraient avoir laissée derrière eux… mais qu’ils devront désormais anticiper à nouveau.
Brinia ELMINIS

























































































































