Une réaction ferme du président dominicain face aux accusations haïtiennes
Le 26 mai, le président dominicain Luis Abinader a vigoureusement rejeté les accusations des autorités haïtiennes, qui pointent du doigt la République dominicaine, les États-Unis et la Colombie comme responsables de l’acheminement d’armes et de drogues alimentant la violence des gangs en Haïti. Lors de sa conférence hebdomadaire “la Semanal con la Prensa”, Abinader a déclaré : « Haïti est un problème pour la région. Nous le savons et nous nous protégeons ». Il a également critiqué les appels des responsables haïtiens à « changer la narration » autour de leur pays, rejetant l’idée que la crise haïtienne ne représenterait aucun danger régional.
Des rapports onusiens soulignent des responsabilités partagées
Malgré les dénégations du président dominicain, plusieurs rapports des Nations Unies mettent en lumière des responsabilités partagées dans le trafic d’armes et de drogues vers Haïti. Selon une enquête de l’ONU, la majorité des armes à feu et des munitions en circulation en Haïti proviennent des États-Unis, transitent souvent par la République dominicaine. Les réseaux criminels exploitent les ports, les aéroports et les frontières terrestres mal gardés d’Haïti, permettant à des milliers d’armes à feu illégales d’inonder le pays et de renforcer les gangs violents.
Des frontières poreuses et une surveillance insuffisante
L’étude de l’ONUDC confirme que Haïti est affligée de frontières poreuses dont 1.771 kilomètres de côtes et une frontière terrestre de 392 kilomètres avec la République dominicaine qui mettent gravement à l’épreuve les capacités de la police nationale, des douanes, des patrouilles frontalières et des garde-côtes qui manquent de ressources et de personnel, et sont eux-mêmes la cible de gangs.
Une crise régionale nécessitant une coopération renforcée
Face à cette situation, il est impératif que les pays de la région collaborent étroitement pour renforcer les contrôles aux frontières, lutter contre la corruption et démanteler les réseaux de trafic d’armes et de drogues. La communauté internationale doit également soutenir les efforts visant à stabiliser Haïti et à restaurer l’État de droit, afin de mettre fin à la spirale de violence qui menace la sécurité de toute la région.
Une menace régionale à prendre au sérieux
La crise haïtienne n’est pas isolée. Trafic d’armes, frontières poreuses et tensions politiques appellent à une réponse commune. Sans action concertée, c’est toute la région qui en paiera le prix.
Brinia ELMINIS