Pour la première fois, les citoyens dominicains ont été officiellement invités à se prononcer sur la politique de leur pays envers Haïti. À travers la plateforme OpinaRD, le Conseil économique et social (CES) a ouvert un espace de participation citoyenne. Mais l’initiative divise.
Saint-Domingue, 8 juillet 2025. La République dominicaine a sollicité l’avis de ses citoyens pour redéfinir sa politique à l’égard d’Haïti. À l’initiative du Conseil économique et social (CES), une consultation nationale inédite s’est tenue via la plateforme numérique OpinaRD, qui a fermé ses portes hier, 7 juillet, à 23h59. Son objectif était de recueillir les opinions et propositions des citoyens et organisations autour de six axes stratégiques liés aux relations bilatérales.
Le CES souhaite ainsi impliquer la population dans l’élaboration de politiques publiques durables, alors que les tensions entre les deux pays s’intensifient sur les plans migratoire, économique, sécuritaire et culturel.
Des critiques virulentes
Si certains ont salué cette avancée vers plus de démocratie participative, d’autres ont dénoncé une démarche confuse. Pelegrín Castillo, leader du parti conservateur Force Nationale Progressiste (FNP), a qualifié l’initiative « d ‘incohérente », la percevant comme une faiblesse face à ce qu’il appelle un « État failli ».
Le député Jesús Batista, de son côté, a rejeté toute implication de l’ONU et accusé le gouvernement de manquer de transparence sur la gestion migratoire, notamment sur le contrôle des frontières et la présence de migrants haïtiens sur le territoire.
Un processus aux multiples enjeux
Cette consultation intervient alors que les relations entre les deux pays sont particulièrement tendues. Depuis 2020, le CES joue un rôle clé dans la gouvernance publique, cherchent aujourd’hui à repositionner l’État dans une logique plus inclusive et démocratique.
En ouvrant le débat via OpinaRD, la République dominicaine cherche à redéfinir sa stratégie vis-à-vis d’Haïti sous le prisme de la participation citoyenne. Mais entre volonté de dialogue et fractures politiques, cette initiative révèle surtout la complexité du dossier haïtiano-dominicain. Reste à savoir si l’opinion publique influencera réellement les décisions à venir ou si cette démarche restera symbolique.
Brinia ELMINIS

























































































































