Annoncé à grand bruit pour mai 2025, le référendum sur la nouvelle Constitution haïtienne n’a toujours pas vu le jour début juillet. Alors que le pays s’enfonce dans une crise multidimensionnelle, ce report soulève des questions cruciales sur la capacité des autorités à mener à bien ce processus fondateur.
Un calendrier introuvable
Six mois après l’annonce triomphante d’un référendum constitutionnel prévu initialement pour mai 2025, le processus piétine toujours. Joseph André Gracien Jean, ministre chargé des questions électorales, reconnaît des retards majeurs :
– L’avant-projet constitutionnel existe mais n’a pas été finalisé
– Le décret référendaire n’a pas encore été publié
– Aucune feuille de route claire n’a été communiquée au public
« Nous ne sommes pas en mesure de fixer des dates à ce stade », a concédé le ministre, tout en maintenant un discours optimiste sur d’hypothétiques « avancées significatives ».
L’insécurité, frein incontournable La recrudescence des violences gangrènes complique dramatiquement l’équation :
– L’attaque meurtrière du 3 juillet dans le Plateau central (1 policier tué, des agents kidnappés)
– La paralysie partielle des examens scolaires dans plusieurs zones
– Le contrôle territorial croissant des groupes armés
« Sans sécurité minimale, aucun scrutin crédible n’est possible », rappelle un observateur international sous couvert d’anonymat.
Une crédibilité en berne
Les reports successifs alimentent le scepticisme :
– Mai 2025 : date initialement promise
– Juillet 2025 : aucun nouveau calendrier établi
– Fin 2025/début 2026 : échéances désormais évoquées
« On nous promet toujours demain, mais aujourd’hui, le pays continue de s’enfoncer », déplore une militante de la société civile.
Alors que Haïti a plus que jamais besoin de nouvelles institutions légitimes, le référendum constitutionnel ressemble de plus en plus à un mirage politique. Entre l’incapacité à produire un texte final, l’omniprésence des gangs et l’absence de transparence, ce report prolongé pose une question simple mais cruciale : les autorités ont-elles vraiment les moyens de leurs ambitions réformatrices ?
Brinia ELMINIS

























































































































