Le meurtre de Jean Mary Sidor à Boucan-Carré soulève l’indignation et l’appel à justice.
Le directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance, a exigé ce mardi 4 novembre 2025, l’arrestation immédiate de l’ancien directeur général du Centre National des Équipements (CNE), Yves Germain, accusé d’avoir abattu son employé Jean Mary Sidor à Boucan-Carré, dans le département du Centre.
Dans une déclaration accordée à Gazette Haïti, le défenseur des droits humains a dénoncé un crime révoltant commis dans un climat d’impunité généralisée .
Il est inacceptable que les autorités judiciaires et policières ferment les yeux pendant que des criminels présumés circulent librement , a-t-il déclaré, réclamant que justice soit rendue à la victime et à sa famille.
Les faits : une altercation qui tourne au drame
Selon plusieurs témoignages recueillis sur les lieux du drame, une dispute aurait éclaté entre Yves Germain et son employé, Jean Mary Sidor. L’ancien responsable du CNE aurait alors sorti son arme et tiré à bout portant sur la victime.
Transporté d’urgence à l’Hôpital Bon Sauveur de Cange, Sidor a succombé à ses blessures le dimanche 2 novembre.
Le commissaire du gouvernement de Mirebalais, Josué Delcima, joint par la rédaction, a confirmé l’incident et affirmé qu’une enquête est en cours. Cependant, aucune mesure d’arrestation n’a encore été prise, tandis que le suspect circule librement dans la région.
Des informations obtenues par Bwat Nouvèl indiquent que Yves Germain aurait proposé de l’argent à la famille de la victime pour acheter leur silence, tout en finançant lui-même les funérailles.
Une pratique jugée inacceptable par le RNDDH, qui y voit une tentative d’étouffer l’affaire. Plusieurs habitants de Boucan-Carré rappellent que Yves Germain a déjà été impliqué dans des actes de brutalité. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux en 2024, le montrait frappant violemment un employé avec un bâton, un épisode resté sans suite judiciaire.
Le RNDDH exige des actions concrètes
Face à cette situation, Pierre Espérance appelle la justice haïtienne à prendre ses responsabilités.
Ce dossier ne doit pas rejoindre la longue liste des crimes impunis en Haïti. Il faut un message fort que personne n’est au-dessus de la loi , a insisté le militant.
Le RNDDH affirme suivre de près le dossier et promet d’accompagner la famille de la victime, composée notamment de cinq enfants, dans sa quête de justice. L’affaire Jean Mary Sidor illustre à nouveau les failles du système judiciaire haïtien et la tolérance persistante envers les abus de pouvoir.
Tandis que la population réclame justice, la réaction des autorités dans les prochains jours sera déterminante pour mesurer la capacité de l’État à faire respecter la loi, sans distinction de rang ni d’influence.
Carina Petit-Homme



































































































































































































































