Haïti : Occupation silencieuse à Montrouis par le gang de Canaan
Une nouvelle emprise sur Montrouis

Un mois après la mort des chefs de gang de Délugé, Black et Ti Bab, la commune de Montrouis est désormais sous le contrôle du gang de Canaan, dirigé par Jeff Gwo Lwa . Les membres de cette coalition armée se sont installés le vendredi 17 octobre. La population vit dans la peur et l’incertitude. Arrivée stratégique du gang Les bandits armés, affiliés à la fédération criminelle Viv Ansanm, ont quitté Canaan à bord de deux chaloupes. Ils ont débarqué sur le littoral de Montrouis et pris le contrôle de plusieurs points stratégiques.
Ils ont investi la zone sans violence apparente et ont rassuré la population », rapporte un journaliste. Cependant, ils contrôlent désormais la Route nationale numéro 1 et les principaux carrefours. Objectifs et organisation le commissariat de Saint-Marc confirme l’installation du groupe armé. Une vingtaine de membres, appelés Talibans , doivent installer deux nouveaux chefs de gang à Montrouis.
Selon un enquêteur sous anonymat : Leur objectif est d’occuper durablement Montrouis et de préparer une incursion vers Saint-Marc.
Impact sur la population
La peur s’est rapidement installée. Plusieurs familles ont fui vers Saint-Marc. Les habitants redoutent une escalade de violence similaire à d’autres communes du Bas-Artibonite.
Les Talibans nous demandent de rester calmes, mais nous avons peur Contrôle du gang de Canaan sur Montrouis, confie une mère réfugiée.
Les hommes armés ont érigé des barricades en pierre. Ils inspectent les bâtiments administratifs et commerciaux. Le commissariat de Montrouis, incendié le 17 septembre, sert désormais de base aux nouveaux chefs du gang. Appel à l’action le 20 octobre, des notables ont alerté : « Tant que les forces de l’ordre se contenteront d’observer, la situation empirera. L’ordre et la paix doivent revenir rapidement. Les habitants demandent une intervention policière urgente. Ils craignent que Saint-Marc devienne la prochaine cible. Conséquences économiques et sociales
La présence du gang paralyse la vie économique et sociale. Les routes sont bloquées, le commerce ralenti, et les écoles fermées. Cette zone touristique, autrefois appelée la Cité du plaisir, est paralysée.
Des observateurs craignent une extension du contrôle du Viv Ansanm sur tout le Bas-Artibonite. Cela compliquerait la situation sécuritaire déjà fragile du pays.Une stratégie inquiétante
L’occupation silencieuse montre une mutation des gangs haïtiens : moins d’affrontements visibles, mais une expansion méthodique et territoriale. Si les autorités tardent à réagir, la ligne entre Canaan et Saint-Marc pourrait bientôt disparaître, aggravant la sécurité nationale.
Carina Petit-Homme
















































































































































































































