La RN1 bloquée à Pont-Sondé, la colère monte dans l’Artibonite.Liancourt n’est plus la même : le réveil brutal d’une cité oubliée
D’une ville paisible à un champ de bataille
Autrefois réputée pour son hospitalité et son calme légendaire, Liancourt, petite commune du département de l’Artibonite, vivait en paix.
Cependant, depuis quelques années, la ville subit la terreur des gangs armés venus de Savien et de ses environs.
Depuis 2019, une série d’attaques meurtrières attribuées à la bande Gran Grif, fondée par Odma — abattu en janvier 2021 — a plongé la population dans la peur.
Après une courte accalmie, le groupe a repris ses activités à la fin de 2022, sous la direction de Luckson Élan, encore plus violent et mieux armé.
Des attaques répétées et meurtrières
Entre décembre 2022 et mai 2023, plus de cinq attaques ont frappé la commune.
Celle du 23 mai 2023 fut particulièrement sanglante : plusieurs civils et membres du groupe de résistance Otodefans ont perdu la vie.
Puis, le 14 juillet 2023, un autre massacre a décimé des paysans, tandis que des maisons et entreprises étaient incendiées.
Privée de présence policière, Liancourt s’est vidée de près de 60 % de sa population.
Beaucoup ont fui vers Saint-Marc, Verrettes, Gonaïves ou Port-au-Prince.
Ainsi, les gangs ont transformé la zone en point de passage stratégique, surnommé “la douane”.
La chute symbolique de la commune
En septembre 2025, les assaillants ont franchi un nouveau cap.
Ils ont attaqué le commissariat de Liancourt, forçant les agents de la PNH et la résistance locale à battre en retraite.
Cette opération a marqué la chute symbolique de la commune et la domination totale des gangs dans la région.
Un patrimoine culturel en ruines
Autrefois célèbre pour son festival du Boulé-bois, la fête de Notre-Dame du Mont Carmel et ses sites naturels comme Wawa Beach ou Source Blanche, Liancourt n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Son patrimoine culturel et agricole, jadis source de fierté, s’efface désormais sous les flammes et le sang.
Une cité abandonnée
Aujourd’hui, Liancourt agonise.
Elle paie le prix de la violence, de l’abandon de l’État et de la complicité silencieuse d’un système impuissant.
Désormais, ce qui fut jadis la cité du Bon Dieu n’est plus qu’un symbole de souffrance au cœur de l’Artibonite.
Jean Dalens SEVERE
















































































































































































































