Élections en Haïti : le flou persiste malgré les promesses politiques
Port-au-Prince, 16 octobre 2025 — Malgré les récents changements au sein du Conseil électoral provisoire (CEP), aucune avancée concrète n’est visible vers l’organisation des prochaines élections. Ni date, ni budget, ni calendrier n’ont été annoncés. À quatre mois de la fin du mandat du Conseil présidentiel de transition (CPT), l’incertitude politique reste totale.
Une nomination qui n’a pas encore produit d’effet
La désignation de Jacques Desrosiers à la tête du CEP semblait, pour certains, marquer un tournant. Cependant, son discours d’investiture, prononcé ce mercredi, n’a fait que rappeler les priorités déjà connues.
« L’organisation des élections représente un moment décisif pour notre pays. Elles incarnent la voix du peuple et sont la clé de notre avenir commun », a déclaré M. Desrosiers.
Il a toutefois insisté sur la nécessité d’un climat sécuritaire stable avant toute consultation électorale.
Pourtant, aucun détail n’a été fourni sur le décret électoral, le calendrier officiel ou le budget prévu. Cette absence d’informations traduit, selon plusieurs observateurs, un manque de vision claire au sein de l’institution électorale.
Le Conseil présidentiel reste prudent
De son côté, le CPT, en place depuis le 25 avril 2024, n’a pas non plus avancé sur la question.
Interrogé par Le Nouvelliste en début de semaine, Laurent Saint-Cyr, coordonnateur du Conseil, a confirmé qu’aucune date n’a encore été retenue.
Il a expliqué que des consultations sont toujours en cours avec les différents secteurs pour déterminer « la meilleure formule à adopter d’ici le 7 février 2026 ». L’objectif, selon lui, est d’éviter un chaos institutionnel et d’assurer une continuité de l’État.
Entre pressions internationales et réalités locales
Plusieurs partenaires internationaux exhortent les autorités haïtiennes à organiser rapidement les élections.
Néanmoins, le CPT reste sur la défensive.
Selon M. Saint-Cyr, « ce serait une perte de temps et une aggravation de la crise si on organise des élections bâclées ».
Ainsi, à quelques mois de l’échéance du 7 février 2026, aucune Le flou persiste autour de l’organisation des prochaines élections en Haïti de route claire n’est publiée.
Le pays s’enfonce dans une attente politique sans horizon défini, tandis que la population réclame des dirigeants élus et légitimes.
Une transition qui pourrait se prolonger
Haïti se retrouve une fois de plus à la croisée des chemins.
La nomination d’un nouveau président au CEP n’a pas suffi à relancer un processus électoral bloqué depuis des années.
Faute de calendrier et de consensus politique, le risque d’une nouvelle transition prolongée plane sur le pays.
À ce rythme, la question n’est plus seulement quand auront lieu les élections, mais bien s’il y en aura avant la fin du mandat du CPT.
Carina Petit-homme

























































































































