New York, 25 septembre 2025. — À la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, le président dominicain Luis Abinader a exprimé, mercredi 24 septembre, son plein soutien au projet de résolution présenté par les États-Unis et le Panama, visant à transformer la Mission Multinationale d’appui à la Sécurité (MMAS) en une Force de Répression des Gangs (FRG).
Une crise qui menace la région
Abinader a estimé que la crise multidimensionnelle qui secoue Haïti constitue « une grave menace pour la paix et la sécurité en République Dominicaine et dans toute la région ». Il a décrit Haïti comme un pays « d’une tragédie humaine sans précédent, en proie à la violence extrême et à l’effondrement de ses institutions », où « des bandes criminelles contrôlent le territoire et terrorisent la population ».
Un plaidoyer pour un appui régional
Le chef de l’État dominicain a salué l’engagement du Kenya, de la Jamaïque, du Belize, du Guatemala, du Salvador, des États-Unis et du Canada dans la mission actuelle, tout en appelant les pays d’Amérique latine et des Caraïbes à renforcer leur soutien sur les plans politique, opérationnel et financier. « Haïti est un pays de notre région. Nous devons partager cette responsabilité en tant que voisins », a insisté Abinader.
D’après un document préparé par Washington et Panama et relayé par l’AP, la future force serait composée de 5 500 militaires et 50 civils, financés par des contributions volontaires. Elle aurait pour mandat de :mener des opérations antigangs ciblées et basées sur le renseignement ;protéger les infrastructures essentielles (aéroports, ports, écoles, hôpitaux) ;sécuriser et accompagner la PNH et les Forces armées d’Haïti ;lutter contre le trafic et le détournement d’armes.
Un Bureau d’appui des Nations Unies pour Haïti (BUNAH) doit également être créé pour fournir un soutien logistique. Son déploiement complet pourrait prendre environ six mois, selon le Département d’État américain.
Le gouvernement haïtien et la CARICOM ont également endossé cette évolution. Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a salué « une avancée majeure » vers le rétablissement de l’État de droit et la protection de la population haïtienne.
Cependant, malgré quinze mois de présence de la MMAS, le terrain reste largement contrôlé par les gangs. Aucun territoire significatif n’a été repris, et de nouveaux commissariats ont été incendiés. Une situation que d’aucuns considèrent comme un échec, même si le président kényan William Ruto affirme observer des « avancées » dans la stabilisation progressive du pays.
En réaffirmant son appui, la République Dominicaine s’aligne sur les grandes puissances qui veulent donner un mandat plus offensif à la mission internationale en Haïti. Mais au-delà des discours, l’efficacité réelle de cette nouvelle force dépendra de son financement, de la rapidité de son déploiement et de sa capacité à affronter durablement des gangs profondément enracinés dans le territoire haïtien.
Carina Petit-homme

























































































































