Haïti : l’ONU prépare de nouvelles sanctions dans un climat d’incertitude
Une mission en cours à Port-au-Prince

mission des experts onusiens à Port-au-PrinceUn groupe d’experts des Nations unies séjourne actuellement en Haïti. Leur mission consiste à préparer une nouvelle vague de sanctions contre des acteurs soupçonnés d’alimenter la crise. Cette visite relance le débat sur le rôle de la communauté internationale dans la recherche de stabilité politique. Selon plusieurs sources proches du dossier, l’équipe onusienne évalue la situation sur le terrain. Elle cherche à identifier des personnalités influentes, notamment des anciens parlementaires, responsables politiques et entrepreneurs, soupçonnés de financer ou de protéger des groupes armés.
Bien que la liste officielle ne soit pas encore publiée, les experts souhaitent dresser un rapport complet avant de recommander de nouvelles mesures au Conseil de sécurité de l’ONU.
Pression internationale et attentes locales
Ces discussions interviennent dans un contexte particulièrement tendu. L’insécurité, la crise humanitaire et la paralysie institutionnelle plongent le pays dans une situation précaire. Pour de nombreux observateurs, les sanctions constituent un outil diplomatique essentiel afin de freiner les acteurs qui profitent du chaos.
Cependant, plusieurs voix locales appellent à la prudence. Elles craignent que ces sanctions ne visent que certains groupes ou individus, sans s’attaquer aux véritables causes de la crise. Selon des analystes politiques, « la justice internationale doit agir avec équité et transparence, sans favoriser aucun camp .
Entre espoirs et scepticisme
La présence des experts onusiens suscite donc des réactions contrastées. D’un côté, elle apporte un espoir de reddition des comptes pour ceux qui réclament la fin de l’impunité. De l’autre, elle alimente la méfiance d’une population qui redoute des décisions imposées de l’extérieur.
Pour beaucoup d’Haïtiens, la crédibilité de cette démarche dépendra de la transparence du processus et de la clarté des critères utilisés pour désigner les personnes sanctionnées. Un horizon électoral toujours bloqué sur le plan politique, l’avenir reste incertain. Aucun calendrier électoral n’a encore été publié par le Conseil électoral provisoire. D’après plusieurs sources, aucun scrutin ne devrait avoir lieu avant février 2026. Cette situation prolonge la période de transition et entretient un profond sentiment de stagnation.
Les organisations de la société civile appellent à la mise en place rapide d’institutions légitimes capables de restaurer la confiance publique et de relancer la participation citoyenne.
Une coopération internationale à réinventer
Pour que les sanctions soient efficaces, elles doivent s’accompagner d’un soutien réel aux institutions haïtiennes. Les experts recommandent de renforcer les capacités locales, notamment dans la justice, la sécurité et la lutte contre la corruption.
Haïti a besoin d’une approche équilibrée : une justice ferme mais équitable, un accompagnement international respectueux de sa souveraineté et une volonté politique nationale sincère.
Aujourd’hui, la stabilité du pays dépendra de la capacité des acteurs haïtiens et internationaux à travailler ensemble, dans un esprit de transparence, de vérité et de responsabilité.
Brinia ELMINIS

























































































































