Haïti : la santé mentale des enfants déplacés en danger

Dans un pays en proie à la violence et aux déplacements forcés, la santé mentale des enfants haïtiens est gravement menacée. En effet, privés de stabilité, de soins et d’encadrement, ils subissent des traumatismes profonds qui compromettent leur développement et leur avenir.
Une enfance bouleversée par l’insécurité
Des milliers d’enfants haïtiens fuient leurs foyers à cause des affrontements armés. Ainsi, Pascal Nery Jean Charles, vice-président de l’Association haïtienne de psychologie (AHPsy), alerte sur une urgence silencieuse :
« De nombreux enfants déplacés ont été témoins ou victimes de violences graves. Ces expériences laissent des blessures invisibles mais durables sur le plan psychologique. »
Cette réalité affecte leur développement émotionnel, social et intellectuel. Par conséquent, les enfants se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes dans des conditions précaires conséquences psychologiques de la violence les enfants exposés à la violence développent divers troubles : anxiété, agressivité, repli sur soi ou imitation de comportements violents.
« Certains enfants, dans leurs jeux, rejouent des scènes de tirs ou se comportent comme des chefs de gang. C’est ainsi une forme de normalisation de la violence », explique M. Jean Charles.
De plus, d’autres sombrent dans la dépression ou la mélancolie. Faute de soins et d’un cadre sécurisant, plusieurs souffrent également de malnutrition et de stress chronique appel à une réponse coordonnée pour le psychologue, seule une action coordonnée entre autorités, écoles et médias peut enrayer cette crise. En outre, « il faut changer le narratif, valoriser des modèles positifs et intégrer des programmes de santé mentale dans les écoles et les sites de déplacés, recommande-t-il.
Il insiste également sur la nécessité de psychologues scolaires pour accompagner les enfants vers une reconstruction émotionnelle durable. Préserver l’avenir du pays la crise sécuritaire haïtienne ne détruit pas seulement des maisons, mais elle brise aussi des enfances. Les enfants déplacés, souvent oubliés du débat public, incarnent une génération fragilisée mais encore capable d’espérer.
Enfin, préserver leur santé mentale, c’est protéger l’avenir du pays.
Carina Petit-Homme


















