Rapport publié le 1er août 2025 sur la montée des violences à Port-au-Prince, l’Artibonite et le Centre
La violence continue de s’intensifier en Haïti, plongeant la population dans une insécurité dramatique. Selon un rapport du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), plus de 1 500 personnes ont été tuées et des centaines blessées au cours du deuxième trimestre 2025, principalement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Le rapport du BINUH, publié le 1er août 2025, révèle qu’entre le 1er avril et le 30 juin, au moins 1 520 personnes ont perdu la vie et 609 ont été blessées à cause d’affrontements violents entre gangs armés, groupes d’autodéfense, civils non organisés et forces de sécurité. Les victimes sont majoritairement des hommes (87 %), tandis que les femmes et les enfants représentent respectivement 11 % et 2 %.
La capitale et sa périphérie concentrent 77 % des incidents, loin devant l’Artibonite (16 %) et le Centre (4 %). Si certains quartiers comme Delmas et Croix-des-Bouquets enregistrent une baisse relative des violences, d’autres continuent d’être le théâtre d’atrocités, à l’image de l’attaque du 8 mai à Delmas, où cinq femmes ont été violées collectivement puis assassinées par le gang de Simon Pelé.
Trois facteurs clés alimentent cette escalade : les opérations des forces de sécurité, à l’origine de 64 % des incidents, souvent marquées par des exécutions sommaires ; les attaques menées par les gangs, responsables de 24 % des violences, caractérisées par des massacres et violences sexuelles collectives ; et enfin les groupes d’autodéfense, notamment le mouvement « Bwa Kalé », impliqués dans 12 % des exactions.
Les zones sous contrôle des gangs s’étendent, notamment à Mirebalais, Saut-d’Eau, ainsi que sur les routes stratégiques menant à la République dominicaine, ce qui perturbe sérieusement la mobilité et l’approvisionnement.
La situation est aggravée par une recrudescence des violences sexuelles : 628 femmes et filles ont été victimes de viols, souvent collectifs, dans la capitale et l’Artibonite. Par ailleurs, 185 enlèvements ont été recensés, principalement dans l’Artibonite (63 %) et la région métropolitaine (37 %), exacerbant la peur des populations.
Certaines zones, telles que Tabarre et Croix-des-Bouquets, connaissent une « stabilité » imposée par la peur et le contrôle gangstériste, plutôt qu’une paix véritable.
Le rapport conclut que cette violence généralisée, alimentée par l’impunité, détruit le tissu social haïtien et aggrave la pauvreté. Le BINUH appelle à une intervention urgente pour protéger les civils, restaurer l’ordre public et renforcer l’État de droit.
BWATNOUVÈL
















































































































































































































