Port-au-Prince, 24 juillet 2025 —
Dans un message d’une gravité exceptionnelle publié le 23 juillet, la Conférence épiscopale d’Haïti (CEH) tire la sonnette d’alarme face à ce qu’elle qualifie de « projet de déshumanisation » en cours dans le pays. Les évêques catholiques décrivent une nation en chute libre, livrée à la violence des gangs armés et à l’effondrement de l’État.
Une situation de chaos généralisé
Dans leur déclaration, les évêques dénoncent la banalisation de la violence, la profanation des lieux sacrés, la disparition des repères moraux et l’abandon manifeste de la population par les institutions publiques.
« Trop de familles détruites. Trop de silence. Trop d’indifférence », écrivent-ils.
Ils évoquent une perte totale de contrôle : des sanctuaires saccagés, des symboles religieux piétinés, une vie humaine réduite à néant.
Des chiffres alarmants
Selon les Nations Unies, entre janvier et juin 2025, 3 141 personnes ont été tuées dans des attaques liées aux gangs. Plus d’un million de personnes ont été déplacées depuis 2023, et environ 5,7 millions vivent en situation d’insécurité alimentaire aiguë, dont un million d’enfants.
Les gangs armés contrôlent désormais 80 % de la capitale, Port-au-Prince. Les groupes « Viv Ansanm » et « Gran Grif » ont récemment été classés comme organisations terroristes par les États-Unis. La dernière attaque recensée, survenue le 19 juillet à Kapenyen (Artibonite), a coûté la vie à sept personnes.
Un appel à la conscience collective
Face à cette situation dramatique, les évêques appellent à une mobilisation nationale immédiate pour préserver ce qu’il reste de la dignité humaine, de la mémoire collective et du droit à la vie.
« Le silence n’est plus une option. Chaque jour qui passe aggrave la blessure », conclut leur message.
Rédaction Bwat Nouvèl

























































































































