Washington annonce un renforcement
L’ambassadrice adjointe des États-Unis à l’Organisation des États américains (OEA), Kimberly Penland, a confirmé mercredi l’intention de son pays de doubler les effectifs étrangers déployés en Haïti dans le cadre de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS). Elle a également évoqué la possibilité qu’un autre pays prenne le leadership de cette mission, actuellement dirigée par le Kenya.
Un financement en discussion à l’ONU
Selon le Miami Herald, Mme Penland a précisé que Washington prépare une résolution à soumettre au Conseil de sécurité de l’ONU afin d’assurer un financement stable et adéquat à la mission. Cette démarche soutient la proposition du Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, visant à mobiliser les fonds du maintien de la paix pour renforcer le soutien logistique et opérationnel.
Les États-Unis souhaitent également une participation régionale accrue afin de garantir une direction stratégique plus solide et plus efficace.
Un an après, un bilan préoccupant
Près d’un an après l’arrivée des premières troupes kényanes, le bilan reste mitigé. Les gangs armés continuent d’imposer leur loi dans plusieurs zones du pays, malgré la présence policière et militaire à certains points stratégiques. Les violences, enlèvements et exactions se poursuivent, alimentant un climat de peur et d’insécurité.
Vers un nouveau cap ?
Face à cette persistance de l’insécurité, Washington estime qu’un renforcement des effectifs et un ajustement du leadership pourraient permettre à la mission de mieux remplir ses objectifs.
Haïti demeure au cœur d’une crise sécuritaire majeure malgré l’aide internationale. La décision des États-Unis de doubler les troupes et de réviser la direction de la mission traduit une volonté de redonner de l’efficacité à la MSS. Mais sans une stratégie claire, un financement durable et une véritable coordination avec les autorités haïtiennes, cette mission risque de s’enliser, comme tant d’autres avant elle.
Brinia ELMINIS
