Port-au-Prince, 20 mars 2025 — Lors de la 22ᵉ édition des Mardis de la Nation, le gouvernement haïtien a annoncé un ambitieux programme destiné à renforcer les partis politiques officiellement reconnus. Présenté par Gracien Jean, ministre délégué chargé des questions électorales et constitutionnelles, ce plan vise à préparer les prochaines élections et à encourager l’émergence d’une nouvelle génération d’acteurs politiques.
Une réforme à portée nationale
Selon le ministre Jean, l’initiative s’appliquera dans les dix départements du pays. Elle ambitionne de professionnaliser la vie politique par une meilleure gestion financière, le recrutement de cadres qualifiés, l’amélioration des ressources humaines et la mise en place de stratégies électorales mieux structurées. « Nous voulons des partis capables de jouer pleinement leur rôle dans la démocratie », a-t-il affirmé.
L’innovation numérique au cœur du dispositif
Un des volets les plus innovants concerne l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC). Les partis bénéficieront d’un accompagnement pour développer leurs sites web, gérer leurs bases de données et utiliser des outils modernes de communication et de collecte d’informations. « Dans un monde connecté, nos partis doivent s’adapter », a insisté le ministre.
Un programme en phase avec l’Accord du 3 avril 2024
Cette réforme s’inscrit dans la vision du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, qui a fait de la refondation politique une priorité. Elle complète l’Accord du 3 avril 2024, qui met l’accent sur la sécurité, la réforme constitutionnelle et l’organisation d’élections générales. Pour le chef du gouvernement, seule une classe politique renouvelée et préparée peut assurer stabilité et développement.
Enjeux financiers et attentes
Le plan s’accompagne d’une enveloppe de 67,5 millions de dollars américains, destinée au référendum constitutionnel et aux élections prévues. Ce financement s’appuie sur un Basket Fund déjà alimenté et renforcé en 2025. Toutefois, plusieurs observateurs soulignent que la réussite dépendra autant de la volonté politique des dirigeants que de la capacité des partis, souvent fragmentés, à s’approprier ces outils.
En lançant ce programme, le gouvernement entend envoyer un message de rupture avec les pratiques du passé et poser les bases d’institutions plus solides. Mais au-delà des annonces, sa concrétisation sera scrutée de près, tant par la population que par les partenaires internationaux, qui attendent des élections crédibles et inclusives en Haïti.

























































































































