Port-au-Prince, 30 juillet 2025 – Cinq employés du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), enlevés depuis le 7 juillet lors d’une mission dans une zone contrôlée par des gangs à Port-au-Prince, ont été libérés dans la soirée du lundi 28 juillet. L’agence onusienne, qui n’a pas précisé si une rançon a été versée, confirme qu’ils reçoivent actuellement un accompagnement médical et psychologique.
Au total, six membres de l’équipe avaient été enlevés par un groupe armé. L’un d’eux avait été relâché au lendemain de l’enlèvement, les cinq autres viennent de retrouver leur liberté. Ce nouvel épisode vient confirmer l’escalade du phénomène de kidnapping en Haïti, où les gangs utilisent les enlèvements comme source de revenus pour financer leurs activités violentes.
Selon les Nations Unies, près de 350 personnes ont été kidnappées durant les six premiers mois de 2025. En 2024, 1 494 cas avaient été recensés, un chiffre probablement sous-évalué, d’après plusieurs experts. « Moins de 10 % des enlèvements sont officiellement enregistrés », souligne Austin Holmes, spécialiste humanitaire, précisant que de nombreuses victimes sont des femmes et des enfants.
L’impunité dont bénéficient les gangs favorise cette économie criminelle. Des figures connues du banditisme, telles que Renel Destina alias “Ti Lapli” ou encore Germine Joly (400 Mawozo) et Johnson André dit “Izo” (5 Segond), sont citées dans plusieurs affaires d’enlèvement ciblant aussi bien des Haïtiens que des étrangers.
Jeff Frazier, un Américain enlevé en 2023 par le gang de Grande Ravine, se dit surpris de la rapidité de la libération des employés de l’UNICEF. Il évoque l’hypothèse d’une pression internationale ou l’intervention de sociétés militaires privées étrangères présentes dans le pays.
Dans un communiqué, l’UNICEF rappelle que « les travailleurs humanitaires ne doivent pas être une cible ». L’organisation appelle au respect du droit international humanitaire et exige la fin des attaques contre les professionnels de l’aide.
Rédaction Bwat nouvèl
