Le lundi 14 juillet 2025, la ville de Jérémie s’est réveillée dans une atmosphère de stupeur et de profonde tristesse après la découverte du corps sans vie de Mario Fontaine. Retrouvé pendu à son domicile, dans la localité de Rochas, cet ancien employé respecté de la Sogebank se serait donné la mort, selon les premiers éléments recueillis auprès de ses voisins et de ses proches.
Un homme confronté à une souffrance invisible
Selon plusieurs témoignages, Mario Fontaine souffrait depuis des années d’une douleur chronique intense. Malgré des traitements médicaux répétés et la prise quotidienne de médicaments, aucun soulagement durable ne semblait possible.
«Tout konprime li pran pa t ka soulaje li. Misye te bouke soufri», a confié un voisin, la voix empreinte de tristesse.
Derrière son apparence calme et digne, se cachait une détresse profonde, longtemps ignorée, voire complètement passée sous silence.
Un cri silencieux passé inaperçu
À ce jour, aucune déclaration officielle n’a été émise par les autorités locales. Toutefois, les premiers constats effectués sur les lieux tendent à confirmer la thèse d’un suicide, sans intervention extérieure. Aucune trace de violence ni d’effraction n’a été relevée.
Ce drame remet une fois de plus en lumière la question du traitement de la douleur, qu’elle soit physique ou psychologique dans un pays où l’accès aux soins spécialisés demeure limité, et où la santé mentale reste encore largement négligée.
Mario Fontaine : une vie discrète, une mort qui interpelle
Reconnu dans sa communauté pour son sérieux, son intégrité et son professionnalisme, Mario Fontaine laisse derrière lui non seulement un vide, mais aussi de nombreuses interrogations :
- Comment a-t-on pu passer à côté de sa souffrance?
- Pourquoi personne n’a entendu son appel à l’aide silencieux ?
- Que fait le système de santé pour ceux qui vivent dans la douleur, sans prise en charge ?
Quand la douleur devient insupportable, le silence devient fatal
Le suicide de Mario Fontaine ne peut être réduit à un simple fait divers. Il constitue un véritable signal d’alarme. Ce drame met en lumière l’urgence de renforcer les dispositifs de prise en charge de la douleur chronique et de la santé mentale en Haïti.
Trop de personnes souffrent en silence, sans écoute, sans soins, sans perspective. À travers cette perte tragique, une responsabilité collective s’impose : savoir entendre les détresses avant qu’elles ne se taisent à jamais.
Brinia ELMINIS
















































































































































































































