Le Premier ministre haïtien, Alix Didier Fils-Aimé, a effectué une visite officielle à Washington à la fin du mois d’août pour prendre part à une rencontre tripartite ONU/CARICOM-EPG/OEA consacrée à la stabilité d’Haïti. Cette mission a été l’occasion pour le chef du gouvernement de défendre une feuille de route alignée sur les priorités nationales, notamment la sécurité, la réforme constitutionnelle et l’organisation d’élections crédibles.
Une réunion décisive sur la feuille de route
La rencontre du 27 août dernier, à laquelle participaient les représentants de l’ONU, de la CARICOM et de l’OEA, visait la mise à jour de la feuille de route internationale pour Haïti. Selon le porte-parole de la Primature, Val Ené, la délégation haïtienne a obtenu que plusieurs ajustements soient intégrés afin de mieux refléter les besoins du pays. Trois chantiers majeurs ont été réaffirmés : la sécurisation du territoire, la réforme constitutionnelle et l’organisation d’élections libres et transparentes, conformément à l’accord du 3 avril.
Cinq piliers stratégiques pour 2025-2028
Présentée par le secrétaire général de l’OEA, Albert R. Ramdin, la nouvelle mouture de la feuille de route s’articule autour de cinq axes prioritaires :Stabilisation sécuritaire ; Réponse humanitaire ;Consensus politique et gouvernance ; Processus électoral ;Relance économique et sociale.
Le plan, doté d’un budget de 2,6 milliards de dollars pour la période 2025-2028, sera coordonné par l’OEA, avec la CARICOM comme facilitateur politique et l’ONU en appui technique et sécuritaire.
Plaidoyer pour la sécurité et les élections
Devant le Groupe des amis d’Haïti, Alix Didier Fils-Aimé a insisté sur l’importance d’une levée ciblée de l’embargo sur les armes afin de permettre aux forces nationales de sécurité de s’équiper. Il a aussi réitéré son appel au renforcement de la Mission multinationale de soutien à la sécurité et à des mesures concrètes pour stopper l’acheminement d’armes et de financements aux gangs.
Concernant le processus électoral, le Premier ministre a souligné les avancées du Conseil électoral provisoire (CEP), affirmant que 85 % des centres de vote sont déjà identifiés et que 70 % du personnel électoral est mobilisé. Un financement national de 65 millions de dollars a d’ores et déjà été sécurisé.
Une crise humanitaire alarmante
Le chef du gouvernement a également dressé un tableau sombre de la situation humanitaire : malnutrition infantile croissante, défaillance des structures hospitalières et multiplication des familles déplacées. Tout en saluant les efforts entrepris par son gouvernement, il a exhorté la communauté internationale à renforcer son aide dans une perspective durable, liant la sécurité à la relance économique.
Cette visite à Washington traduit la volonté des autorités haïtiennes de replacer la sécurité et la gouvernance démocratique au centre de l’agenda international. Mais la réussite de cette feuille de route dépendra autant de la mobilisation effective des partenaires étrangers que de la capacité du gouvernement haïtien à concrétiser ses engagements sur le terrain.
Jean Dalens SEVERE

























































































































