Port-au-Prince, 7 juillet 2021 — Ce 7 juillet 2025 marque le quatrième anniversaire de l’assassinat de l’ancien président d’Haïti, Jovenel Moïse, tué par un groupe de mercenaire armé à son domicile privé à Pélerin 5, dans les hauteurs de la capitale. Une nuit tragique qui a non seulement mis fin à un mandat controversé, mais a également précipité le pays dans un cycle prolongé de chaos politique, d’effondrement institutionnel et de violence armée.
Depuis cette nuit sanglante de 2021, Haïti n’a toujours pas retrouvé le chemin de la stabilité. Les promesses d’enquête et de justice peinent à se concrétiser, malgré l’arrestation de plusieurs suspects, dont des anciens soldats colombiens et des ressortissants haïtiens-américains. Le flou demeure sur les véritables commanditaires de l’attentat, et la méfiance populaire envers les autorités judiciaires ne cesse de croître.
Sur le plan sécuritaire, la situation s’est détériorée à un niveau inédit. Les gangs armés contrôlent aujourd’hui des portions entières du territoire, notamment dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Les affrontements, les kidnappings et les déplacements forcés de population sont devenus monnaie courante. Plusieurs zones sont complètement inaccessibles aux autorités ou aux ONG.
Sur le plan politique, l’impasse demeure. Aucun scrutin présidentiel ou législatif n’a pu être organisé depuis la mort de Jovenel Moïse. Le pays est dirigé par des structures de transition successives, souvent contestées et fragiles. La population, quant à elle, exprime de plus en plus ouvertement sa désillusion et son désarroi.
En cette date symbolique, les appels à la justice, à la mémoire et à la réconciliation se multiplient dans les discours officiels comme dans la société civile. Mais la réalité du terrain reste celle d’un pays en crise multiple, où l’avenir semble plus que jamais incertain.
Quatre ans après l’assassinat de Jovenel Moïse, Haïti continue d’en porter les cicatrices. Et la question demeure : jusqu’à quand ?
Jean Dalens SEVERE
