Gros Morne, 24 août 2025 – La commune de Gros Morne, dans le département de l’Artibonite, a vécu une nouvelle journée sanglante ce dimanche 24 août. Des bandits armés du gang « Kokorat san ras » ont lancé des attaques simultanées dans plusieurs quartiers, semant la panique et laissant au moins trois morts dans leur sillage. Un entrepreneur, blessé par balles, a également été kidnappé.
Des attaques coordonnées en plein jour
Alors que les habitants vaquaient à leurs occupations, vers 14 heures, des individus lourdement armés ont ouvert le feu et pris pour cible différents secteurs de la commune. Ces attaques, qui ont surpris la population, ont plongé Gros Morne dans la peur et le deuil.
Selon le magistrat de la commune, Hubert Cénéac, trois personnes ont été assassinées et un entrepreneur, Redner Gédéon, touché par balles, a été enlevé par les assaillants.
Une police dépassée
Faute d’effectifs suffisants, les policiers sur place se sont repliés sur le commissariat afin d’éviter qu’il ne soit lui-même attaqué. Les renforts, arrivés tardivement, n’ont pu empêcher les bandits de commettre leurs forfaits avant de se retirer.
Le magistrat a dénoncé la précarité des moyens mis à la disposition de la Police nationale d’Haïti (PNH) dans la commune : plusieurs institutions publiques dysfonctionnent, et les agents de l’ordre manquent d’équipements et de véhicules blindés pour résister aux assauts répétés des gangs.
Une population abandonnée à elle-même
La population vit désormais dans l’angoisse permanente. « La commune n’est pas sécurisée, la population croit qu’elle peut être attaquée à n’importe quel moment », a confié le magistrat Hubert Cénéac au journal Premye Okazyon.
Ces attaques surviennent moins de 24 heures après l’installation du commissaire divisionnaire Jacques Ader à la tête de la Direction départementale de la PNH dans l’Artibonite, un contexte qui soulève des interrogations sur la capacité des forces de l’ordre à rétablir la paix dans cette région.
Antécédents inquiétants
Ce n’est pas la première fois que Gros Morne est visée. Au début du mois, des membres du même gang avaient déjà assassiné au moins deux personnes, dont un entrepreneur.
Les attaques du 24 août illustrent une fois de plus la fragilité sécuritaire de Gros Morne et, plus largement, de l’Artibonite. Le cri d’alarme du magistrat résonne comme un appel urgent aux autorités centrales : sans renforts suffisants et sans moyens adaptés, la commune risque de demeurer une cible facile pour les gangs.
















































































































































































































