Réfugié aux États-Unis pour tenter de refaire sa vie, Jean Morose Villena, ancien maire des Irois dans le sud-ouest d’Haïti, devra finalement répondre de son passé. Reconnu coupable de fraude à l’immigration pour avoir dissimulé son implication présumée dans de violentes répressions politiques, il a été condamné à neuf ans de prison fédérale.
Un verdict sans appel pour un passé sanglant
Boston, 21 juin 2025, La justice américaine a tranché : Jean Morose Villena, 53 ans, passera neuf ans derrière les barreaux, suivis de trois ans de liberté surveillée. Le Département de la Justice des États-Unis, dans un communiqué publié le 20 juin, précise que l’ancien élu local a sciemment menti dans ses formulaires d’immigration. Il avait affirmé n’avoir jamais été impliqué dans des actes de violence, de persécution ou de violations des droits humains.
Des faits graves liés à une terreur politique orchestrée
Durant son mandat entre 2006 et 2010, Villena aurait dirigé ou autorisé plusieurs attaques armées contre des opposants politiques. Ces actes auraient été perpétrés avec l’appui du groupe local KOREGA, accusé d’avoir armé ses membres pour imposer la terreur dans la région. Les accusations font état de meurtres, de passages à tabac, d’intimidations et d’actes de violence visant à réduire au silence les voix dissidentes.
Un procès scruté par la diaspora et les défenseurs des droits humains
Le procès, clos en mars 2025, a abouti à une condamnation pour fraude sur visa. Suivi de près par la diaspora haïtienne et plusieurs organisations de défense des droits humains, ce jugement est salué comme une avancée contre l’impunité. Il constitue aussi un message fort adressé à ceux qui espèrent échapper à la justice en changeant de territoire.
Une justice sans frontière
Même à des milliers de kilomètres des lieux de leurs crimes présumés, les auteurs de violations graves des droits humains peuvent être retrouvés et traduits en justice. Cette condamnation rappelle qu’aucun mensonge ne peut durablement effacer un passé violent. Le cas Villena crée un précédent fort, alors qu’en Haïti, nombreuses sont les victimes qui continuent d’attendre justice.
Brinia ELMINIS
















































































































































































































