Miami, 31 juillet 2025 – Une vive protestation a éclaté ce jeudi devant le centre de détention de Krome, en Floride, lors de la première audition du controversé homme d’affaires haïtien Pierre Réginald Boulos. Plusieurs citoyens d’origine haïtienne y ont exprimé leur opposition à son expulsion vers Haïti, plaidant plutôt pour qu’il soit jugé aux États-Unis, au Salvador, voire à Guantanamo.
Comme annoncé par les autorités américaines, Pierre Réginald Boulos, fondateur du parti MTVHaïti et patron de la chaîne de supermarchés Delimart, a comparu à huis clos devant le juge fédéral Jorge Pereira au Krome Detention Center, un établissement réservé aux immigrants en situation irrégulière.
Des pancartes et des cris de rejet
Devant les grilles du centre, les protestataires brandissaient des pancartes aux messages explicites :« Boulos is a criminal »,« Do not send Boulos to Haïti »,« Boulos is a terrorist »,« Keep Boulos in jail in the USA ».
Interrogée par le journaliste haïtiano-américain James Pierre, l’une des manifestantes a exigé son transfert à Guantanamo :
« C’est un corrompu. S’il retourne en Haïti, il sera protégé par les autorités. »
Des craintes largement partagées parmi les protestataires, qui estiment qu’aucune justice ne lui serait rendue en Haïti.
Une arrestation musclée et un dossier lourd
Selon une source proche du dossier, Boulos avait été informé de la révocation de sa résidence permanente et sommé de quitter le territoire américain. Prévu pour s’envoler le 16 juillet, il avait refusé d’embarquer. Ce refus a déclenché l’intervention des agents fédéraux de l’ICE, qui l’ont arrêté à son domicile et transféré dans une prison fédérale du nord de Miami.
Dans un communiqué en date du 21 juillet, l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) a justifié son arrestation par des violations de la Loi sur l’immigration et la nationalité. L’agence l’accuse notamment d’avoir soutenu des gangs en Haïti dans une « campagne de violence » ayant contribué à l’instabilité politique, et d’avoir menti dans ses documents de résidence.
Omissions et mensonges selon ICE
Parmi les points reprochés : l’omission de sa participation à la création du parti MTVHaïti, son implication présumée dans des actes de corruption pointés par l’ULCC, et son soutien présumé à l’organisation « Viv Ansanm », classée comme terroriste par Washington.
« Il a perdu son statut légal pour avoir menti lors de sa demande », a tranché l’ICE, annonçant son expulsion imminente. Un message glaçant accompagne cette déclaration :
« Il recevra un accueil chaleureux de l’Unité de lutte contre la corruption en Haïti. »
Une affaire qui dépasse le cas Boulos
Cette expulsion s’inscrit dans une série d’actions annoncées par le secrétaire d’État Marco Rubio, visant à révoquer le statut de résidents permanents à plusieurs Haïtiens soupçonnés de soutenir des groupes violents à l’étranger.
« Les États-Unis n’accueilleront pas sur leur sol ceux qui contribuent à la déstabilisation d’autres pays », a-t-il déclaré.
Les prochains développements judiciaires de cette affaire pourraient avoir un impact considérable sur les relations entre les communautés
Rédaction Bwat nouvèl

























































































































