Lycéens en colère à Delmas

Port-au-Prince, jeudi 23 octobre 2025 — Trois semaines après la rentrée scolaire, la colère monte dans plusieurs lycées publics de la capitale. À Delmas, des centaines d’élèves ont investi les rues pour réclamer la reprise des cours et dénoncer l’absence prolongée de leurs enseignants.
Manifestation dans les rues de Delmas
En uniforme et pancartes en main, des élèves du lycée Antoine Georges Izméry de Petit-Place Cazeau et du lycée Jean-Marie Vincent de Caradeux ont manifesté ce jeudi matin. Sous le mot d’ordre « Des professeurs dans nos classes », ils ont exprimé leur frustration face à une situation qu’ils jugent intenable. Les jeunes protestataires ont bloqué la circulation à plusieurs endroits, notamment à Delmas 75, provoquant des embouteillages. Cependant, leur démarche a suscité la compassion de riverains et automobilistes.
Les manifestants ont ensuite pris la direction du lycée Horatius Laventure pour rallier d’autres camarades. Selon une élève de Secondaire 4, ils envisagent même de se rendre jusqu’au lycée national de Pétion-Ville pour étendre leur mobilisation. Nous voulons étudier, pas perdre notre année Voir la mobilisation des lycéens de Delmas face à l’absence des enseignants, scandent-ils en chœur.
Des enseignants absents et un système en crise
Cette mobilisation survient à peine trois semaines après la rentrée officielle. Dans plusieurs écoles publiques, les classes demeurent vides, faute d’enseignants. Certains dénoncent le non-paiement des salaires, tandis que d’autres pointent les conditions de travail déplorables.
Un accord récemment conclu entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement n’a toujours pas été appliqué. Ainsi, la colère et la méfiance des éducateurs s’accentuent. L’éducation, une priorité pour les élèves malgré les crises répétées qui minent le pays, les élèves refusent d’abandonner. Pour eux, l’éducation reste la seule issue dans un contexte marqué par insécurité, pauvreté et instabilité. Nous ne demandons pas l’impossible, seulement des professeurs pour construire notre futur », déclare un élève, les yeux brillants d’émotion.
Une mobilisation qui interpelle
La manifestation des lycéens de Delmas illustre la détresse d’un système éducatif en décomposition. Chaque année, les mêmes revendications reviennent : salaires impayés, absence d’encadrement, promesses non tenues.
Face à cette réalité, ces adolescents rappellent que l’école n’est pas un privilège, mais un droit, un droit qu’ils entendent défendre, même dans la rue.
Carina Petit-Homme































