C’est une découverte aussi fascinante qu’alarmante qui secoue le monde médical. L’Établissement français du sang (EFS) a récemment identifié un nouveau groupe sanguin, inédit au niveau mondial, chez une patiente originaire de la Guadeloupe. Ce groupe, désormais nommé “Gwada Négatif”, devient le 48ᵉ groupe sanguin officiellement répertorié dans le monde. Une révélation rare, qui place les Antilles françaises sur l’échiquier scientifique international et ouvre de nouveaux horizons pour la recherche en hématologie.
Une patiente, un cas unique
Selon le Dr Thierry Peyrard, biologiste médical à l’EFS et spécialiste reconnu des groupes sanguins rares, la patiente guadeloupéenne est à ce jour la seule personne connue au monde à posséder ce groupe sanguin. Aucun registre international, aucune base de données, aucun prélèvement documenté n’avait jusqu’ici référencé cette configuration.
Ce groupe sanguin a été identifié grâce à une incompatibilité inattendue lors d’analyses sanguines approfondies. Les techniques d’immuno-hématologie de pointe, combinées à des tests génétiques poussés, ont permis de révéler un antigène jusque-là inconnu.
Un casse-tête médical potentiel
L’exclusivité de ce groupe constitue un défi médical critique. En cas d’accident, de maladie grave ou d’intervention chirurgicale nécessitant une transfusion, l’absence de donneur compatible rendrait la situation extrêmement périlleuse.
“Chaque seconde comptera dans un contexte où aucun sang compatible ne peut être trouvé rapidement. Sans banque spécifique ou donneur identifié, on risque un scénario d’urgence sans solution immédiate”, a indiqué une source proche de l’EFS.
Une découverte aux résonances globales
Cette avancée scientifique remet les Antilles au cœur de la recherche médicale mondiale. Longtemps sous-représentés dans les protocoles de dépistage sanguin international, les territoires ultramarins révèlent aujourd’hui leur importance dans la diversité génétique humaine.
Les chercheurs appellent désormais à une mobilisation active en Guadeloupe et dans les diasporas caribéennes pour élargir le dépistage et identifier d’éventuels autres porteurs du groupe “Gwada Négatif”.
La science au service de la survie
Le cas met également en lumière l’importance de l’innovation technologique dans le domaine transfusionnel. L’EFS a d’ores et déjà commencé la congélation à long terme d’un échantillon de sang de la patiente, afin de garantir une possible transfusion autologue en cas de besoin.
Par ailleurs, les outils de séquençage génétique et d’analyse moléculaire sont appelés à jouer un rôle central pour cartographier précisément ce nouveau groupe et son origine.
Un appel à la solidarité et à la recherche
Face à cette découverte, les autorités sanitaires guadeloupéennes, en lien avec l’EFS, envisagent des campagnes ciblées de dons de sang pour repérer d’éventuels cas similaires. L’enjeu est double : renforcer la sécurité transfusionnelle locale et inscrire la Guadeloupe dans un maillage scientifique global.
Un tournant historique
Au-delà de l’aspect médical, cette découverte est un signal puissant de la richesse génétique des territoires ultramarins. Elle renforce l’idée que chaque vie, chaque génome, chaque don de sang peut contribuer à repousser les frontières de la science et à sauver des vies.
Un défi commence. Et la Guadeloupe est en première ligne.


















