Révocation de visas, menaces économiques… Les États-Unis s’en prennent aux juges du procès Bolsonaro, au nom d’une alliance politique contestée.
Une pression américaine sans précédent sur la justice brésilienne
Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a annoncé la révocation des visas de plusieurs magistrats brésiliens impliqués dans le procès de l’ex-président Jair Bolsonaro. Cette décision intervient après que le juge de la Cour suprême, Alexandre de Moraes, a ordonné le port d’un bracelet électronique pour Bolsonaro et restreint les libertés : assignation à résidence le soir et les week-ends, interdiction d’utiliser les réseaux sociaux, et de communiquer avec des ambassades ou des autorités étrangères.
Rubio dénonce une « chasse aux sorcières politique » et accuse la justice brésilienne de violer les droits fondamentaux. Selon lui, cette affaire dépasse les frontières du Brésil et menace les libertés dans toute la région.
Trump et Bolsonaro : une alliance qui pèse sur la diplomatie
Bolsonaro, allié idéologique de Donald Trump, est accusé d’avoir tenté de renverser les résultats de l’élection présidentielle de 2022, remportée par Lula. Alors que son procès touche à sa phase finale, Washington intensifie la pression.
Le président américain a menacé d’imposer des tarifs douaniers de 50 % sur les importations brésiliennes à partir du 1er août si les poursuites contre Bolsonaro ne sont pas abandonnées. Cette tentative d’influence soulève de vives critiques quant à l’utilisation de la diplomatie à des fins politiques.
Une ingérence dénoncée à l’échelle internationale
Pour de nombreux observateurs, ces sanctions constituent une ingérence directe dans le fonctionnement de la justice brésilienne. En s’attaquant à des magistrats et à leurs proches, les États-Unis mettent en péril l’indépendance du pouvoir judiciaire dans un pays souverain.
Des ONG et experts du droit international alertent sur une dérive préoccupante, où la puissance diplomatique est utilisée pour protéger des intérêts partisans, au détriment des principes démocratiques.
Un dossier judiciaire qui devient un enjeu géopolitique
Ce procès, initialement national, prend désormais une dimension internationale. Les tensions entre Washington et Brasilia risquent de s’aggraver, et l’image des États-Unis en Amérique latine pourrait en sortir affaiblie.
Entre justice et calcul politique, une ligne rouge franchie
En révoquant les visas de juges brésiliens pour défendre Jair Bolsonaro, les États-Unis franchissent une ligne rouge. Une justice indépendante ne peut être soumise à des menaces économiques ni dictée par des alliances idéologiques. La démocratie repose sur l’état de droit, pas sur l’intimidation. Le Brésil doit pouvoir juger ses dirigeants en toute souveraineté sans interférences ni pressions étrangères.
Brinia ELMINIS

























































































































