Le bras de fer s’intensifie entre la Maison-Blanche et les autorités locales de Chicago. Mardi, le président américain Donald Trump a affirmé qu’il allait « intervenir » dans la métropole de l’Illinois, qu’il décrit comme « la ville la plus dangereuse au monde ». Une déclaration assortie d’une menace claire : déployer la Garde nationale ou d’autres forces fédérales pour faire face à la criminalité.
Mais la réponse locale a été immédiate et ferme. Le gouverneur de l’Illinois, J.B. Pritzker, ainsi que la maire de Chicago, Lori Lightfoot, rejettent catégoriquement une telle initiative. Selon eux, la situation sécuritaire, bien que préoccupante, ne justifie en aucun cas une intervention militaire. Ils accusent Donald Trump de vouloir « fabriquer des crises » à des fins électorales, à l’approche de la présidentielle.
Une stratégie déjà testée ailleurs
Le président a déjà eu recours à ce type de démonstration de force. Des agents fédéraux ont été envoyés à Los Angeles et à Washington lors de vagues de protestations. L’opération, très critiquée, avait été dénoncée comme une instrumentalisation de l’appareil sécuritaire pour projeter une image d’autorité.
Chicago en ligne de mire
Avec ses taux de criminalité régulièrement pointés du doigt, Chicago est devenue une cible privilégiée du discours sécuritaire de Donald Trump. Mais pour les élus locaux, l’arrivée de troupes fédérales ne ferait qu’aggraver les tensions sur le terrain. La maire Lori Lightfoot a rappelé que « la sécurité de la population ne se construit pas par l’imposition extérieure, mais par un travail de fond avec la communauté ».
Enjeu politique majeur
Derrière ce bras de fer se joue un calcul politique. En mettant l’accent sur la criminalité à Chicago, Donald Trump tente de consolider son image de président de la loi et de l’ordre. Les autorités de l’Illinois, elles, accusent le chef de l’État de vouloir détourner l’attention d’une gestion contestée de la pandémie et des crises sociales.
Pour l’instant, Chicago campe sur sa position : pas question d’accueillir la Garde nationale. Reste à savoir si le président passera outre cette opposition locale, au risque d’ouvrir un nouveau front institutionnel.
Jean Dalens SEVERE

























































































































