Haïti : Leçons d’une parenthèse économique réussie (2004-2006)
Au début des années 2000, Haïti traversait l’une des crises politiques et économiques les plus graves de son histoire. Après une année 2003 marquée par la violence, l’instabilité et l’effondrement économique, le pays se retrouvait en janvier 2004 au bord du gouffre. L’ombre d’une prise de la capitale par des groupes armés (Guy Philippe, Jodel Chamblain, Wilfort Ferdinand alias Ti Will) planait, tandis que le président Jean-Bertrand Aristide voyait son pouvoir vaciller.
Pourtant, contre toute attente, la transition politique et institutionnelle ouverte en 2004 donna naissance à une parenthèse rare de stabilisation et de redressement économique. Sous la présidence provisoire de Boniface Alexandre et grâce à une équipe économique soudée et compétente, Haïti réussit à inverser la spirale récessive et à retrouver un souffle de croissance.
2004-2006 : Discipline, savoir et résultats
Entre 2004 et 2006, malgré les séquelles du cyclone Jeanne à Gonaïves et les affrontements de « l’Opération Bagdad », le pays parvint à maîtriser deux indicateurs clés :
- L’inflation fut ramenée à un niveau plus bas, réduisant la flambée des prix qui étranglait les ménages.
- La gourde se renforça face au dollar, passant de 45 GHT pour 1 USD à environ 35 GHT, selon les données de l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) et de la Banque de la République d’Haïti (BRH).
Cette performance reposait sur une vision claire : mettre la connaissance, la rigueur scientifique et la discipline budgétaire au service du peuple. Boniface Alexandre et son équipe appliquèrent le principe simple mais fondamental : « L’homme qu’il faut à la place qu’il faut ».
Après 2007 : un retour en arrière dramatique
Hélas, ce redressement fut de courte durée. Dès 2007, la dynamique se brisa et l’économie haïtienne entama une longue descente. Les dix dernières années, de 2015 à 2025, constituent une véritable décennie perdue : croissance moribonde, récessions répétées, contraction continue du PIB.
En 2025, la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) constatait une nouvelle récession de –1,5 %, confirmant qu’Haïti traverse la plus grave dépression économique de son histoire moderne, pire encore que la crise de 1929 aux États-Unis.
Alors que la majorité des pays de la région s’efforcent d’avancer, Haïti recule. Discours vides, promesses sans lendemain, conférences et ateliers improductifs : le contraste avec la rigueur de 2004-2006 est saisissant.
L’expérience de 2004-2006 prouve que même dans un contexte politique explosif et socialement fragile, un pays peut redresser son économie avec :
- Une équipe compétente et disciplinée
- Une stratégie claire de lutte contre l’inflation
- La volonté politique d’améliorer le pouvoir d’achat du peuple
Boniface Alexandre reste, à ce jour, le seul président dans l’histoire récente d’Haïti à avoir fait reculer simultanément le dollar, l’inflation et la pauvreté, redonnant une bouffée d’air aux ménages.
« Une image vaut mille mots » : les chiffres parlent d’eux-mêmes. Là où rigueur et savoir ont été appliqués, Haïti a connu un répit, une embellie.

Source principale : BRH – IHSI
Jean Dalens SEVERE



























































































































