
À moins d’une heure du coup d’envoi face au Belize, la sélection féminine haïtienne aborde la première phase des éliminatoires de la CONCACAF avec un signal fort : cette équipe progresse avec méthode. Chaque choix tactique, chaque rotation et chaque retour traduit un projet construit au fil des années, nourri par le parcours exigeant des joueuses et les ambitions durables du staff technique. Le match de ce soir représente donc bien plus qu’une simple entrée en matière : il s’inscrit dans une dynamique d’évolution structurée.
D’abord, l’annonce du onze de départ révèle trois changements significatifs par rapport au dernier match. Sherly Jeudy, Deborah Bien-Aimé et Maudeline Mauryl, cadres reconnues, sont préservées. Pendant ce temps, Claire Constant, de retour dans le groupe, réintègre la défense centrale, tandis que Anyssa Ibrahim et Roseline Eloissaint apportent de la vitesse et de la percussion dans les couloirs. Ce choix n’est pas anodin : il répond à un besoin d’équilibre, de fraîcheur et d’adaptation au profil de l’adversaire.
Ensuite, ces modifications témoignent d’une stratégie réfléchie. Le parcours récent des Grenadières montre une équipe en constante construction, cherchant à élargir son réservoir, à renforcer la cohésion et à consolider les automatismes. En respectant le principe journalistique de contextualisation, il apparaît clairement que ces décisions s’inscrivent dans une logique de continuité : elles prolongent les orientations déjà observées lors des derniers rassemblements.
De ce fait, l’équipe alignée face au Belize n’est pas une formation improvisée, mais le résultat d’un travail long, patient et méthodique. Depuis plusieurs années, la sélection haïtienne progresse à travers ses participations aux compétitions régionales, ses stages à l’étranger, et l’émergence régulière de jeunes talents qui intègrent progressivement le groupe. À travers cette évolution, le staff cherche à construire une équipe compétitive, capable d’affronter les grandes nations de la zone et de viser une qualification historique.
Par ailleurs, le retour de Claire Constant renforce la stabilité défensive, un élément crucial dans une rencontre où Haïti devra gérer la possession et éviter les phases de transition adverses. Quant à Ibrahim et Eloissaint, elles représentent un atout offensif majeur : vitesse, explosivité et capacité à déséquilibrer les blocs bas. Leur présence indique une volonté affirmée de dynamiser l’attaque, indispensable pour prendre l’ascendant dès le début de la compétition.
Enfin, au-delà de la dimension tactique, ce match met en lumière le parcours humain et professionnel des joueuses haïtiennes. Beaucoup d’entre elles ont dû surmonter des obstacles structurels, des contextes difficiles et un manque de moyens pour se hisser au niveau international. Leur présence aujourd’hui, dans une compétition majeure, illustre une trajectoire faite de résilience, de discipline et d’engagement. C’est aussi cette histoire collective qui donne un sens particulier à la préparation du match de ce soir.
En conclusion, Haïti ne se présente pas devant le Belize avec l’objectif de tester ses capacités, mais avec la volonté d’affirmer une vision solide et durable. Le onze titulaire reflète une équipe ambitieuse, structurée et tournée vers l’avenir, prête à entamer sa marche vers la Coupe du monde 2027. Si ce match est le point de départ officiel, il repose avant tout sur une trajectoire déjà riche et sur une conviction profonde : celle que les Grenadières ont le potentiel et la détermination pour écrire une nouvelle page de leur histoire.
Brinia ELMINIS








































