Perquisition controversée au domicile du maire de Port-au-Prince

La Mairie de Port-au-Prince est montée au créneau après une intervention policière jugée irrégulière au domicile privé du maire Ralph Youri Chevry. Dans une note officielle, l’administration communale évoque une violation de domicile, des manquements graves aux procédures légales et interpelle les plus hautes autorités de l’État afin d’obtenir des explications et des garanties de sécurité.
Les faits, tels que rapportés par la mairie, se seraient produits le vendredi 12 décembre 2025. Ce jour-là, des individus lourdement armés, se présentant comme des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH), auraient pénétré la résidence privée du maire Ralph Youri Chevry, située à Port-au-Prince. Selon l’administration communale, cette opération a été menée sans mandat judiciaire, sans notification préalable et en dehors des cadres procéduraux établis par la loi haïtienne.
La mairie précise que l’intervention se serait déroulée en présence du commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince ainsi que d’un juge de paix. Cependant, elle souligne qu’aucun document officiel n’aurait été présenté pour justifier légalement la perquisition, ce qui soulève de sérieuses interrogations sur la régularité de l’opération et sur le respect des garanties constitutionnelles liées à l’inviolabilité du domicile.
Dans ce contexte, le maire Ralph Youri Chevry a décidé de saisir les plus hautes autorités de l’État. Des lettres ont été adressées au coordonnateur du Conseil présidentiel de transition, Laurent Saint-Cyr, au ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, Paul Antoine Bien-Aimé, au ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Patrick Pélissier, ainsi qu’au directeur général de la PNH, Vladimir Paraison. À travers ces correspondances, l’édile de Port-au-Prince exige des explications claires, détaillées et circonstanciées sur les fondements juridiques de cette intervention.
Par ailleurs, le maire réclame le rétablissement immédiat de sa sécurité personnelle et institutionnelle, estimant que cette opération a créé un climat d’insécurité et de pression incompatible avec l’exercice normal de ses fonctions. Il demande également que toute la lumière soit faite sur les responsabilités individuelles et institutionnelles impliquées dans cette affaire.
De son côté, la Mairie de Port-au-Prince affirme que sa démarche ne vise pas à entraver le travail des forces de l’ordre ni celui de la justice. Elle insiste néanmoins sur le fait que toute action policière doit impérativement se conformer aux principes constitutionnels, au respect de l’État de droit et aux règles de la légalité républicaine.
En outre, l’administration communale rappelle que le respect des droits fondamentaux, notamment l’inviolabilité du domicile et les garanties procédurales, constitue un pilier essentiel de la démocratie. Elle estime que toute dérive ou confusion dans l’application de la loi risque d’affaiblir la confiance des citoyens dans les institutions publiques.
En attendant des réponses officielles des autorités concernées, la Mairie de Port-au-Prince dit demeurer vigilante et déterminée à défendre les principes de droit et le respect des institutions. Elle appelle les responsables étatiques à clarifier rapidement les circonstances de cette perquisition controversée, afin d’éviter toute escalade institutionnelle et de préserver la crédibilité de l’action publique dans un contexte national déjà marqué par de fortes tensions sécuritaires.
Carina PETIT-HOMME
















































































































































































