Pont-Sondé, 5 juin 2025
Ce jeudi matin, la circulation sur la Route Nationale #1 a été totalement paralysée au niveau de Pont-Sondé, dans le département de l’Artibonite. Ce blocage a été orchestré par le Front de résistance de Pont-Sondé, un groupe local soutenu par des membres de la population, afin de protester contre la gestion sécuritaire de la région par la Police nationale d’Haïti (PNH).

Une protestation visant la direction départementale de la PNH

Les protestataires accusent la direction départementale de la PNH d’adopter une attitude passive face à la recrudescence de l’insécurité dans la région. Selon les déclarations du Front de résistance, la police ferait preuve de laxisme, voire de complaisance, envers les gangs armés qui opèrent dans plusieurs communes de l’Artibonite.

> « Nou ap viv nan laperèz chak jou, men polis la pa aji. Se tankou gen yon akò silans ak gang yo », a confié un habitant de la zone.

Une route vitale paralysée

La Route Nationale #1, principale voie de communication entre la capitale et les départements du Nord, joue un rôle stratégique dans le transport de personnes et de marchandises. Ce jeudi, des camions, des barricades en béton et des pneus enflammés ont bloqué la circulation à Pont-Sondé, provoquant d’importants embouteillages et obligeant de nombreux voyageurs à faire demi-tour.

Une région sous pression des gangs

Depuis plusieurs mois, des groupes armés sévissent dans différentes localités de l’Artibonite, notamment à Petite-Rivière, Liancourt et Saint-Marc. Malgré la gravité de la situation, peu d’opérations policières d’envergure ont été menées, selon des résidents et des acteurs communautaires.

Les revendications du Front de résistance

Les manifestants exigent :

• La restructuration de la direction départementale de la PNH dans l’Artibonite
• Des interventions urgentes contre les groupes armés qui terrorisent la population
• Une prise de position claire de l’État en faveur de la sécurité publique.

La mobilisation à Pont-Sondé traduit un profond ras-le-bol au sein de la population face à l’insécurité croissante. En bloquant la RN1, les protestataires veulent attirer l’attention nationale sur la situation critique de l’Artibonite. À l’heure actuelle, aucune réaction officielle de la PNH ni des autorités gouvernementales n’a encore été rendue publique.

Brinia ELMINIS