
Haïti : renforcement de la mission internationale de sécurité avec 1 000 agents dès janvier
Face à la persistance de l’insécurité et à l’emprise des gangs armés sur plusieurs zones du pays, la mission internationale de soutien à la sécurité en Haïti devrait entrer dans une nouvelle phase au cours des prochains mois. Un millier d’agents de sécurité étrangers sont attendus dès le mois de janvier, à condition que les préparatifs logistiques et diplomatiques se déroulent comme prévu.
Alors que la situation sécuritaire continue de se dégrader dans plusieurs régions d’Haïti, la communauté internationale annonce une montée en puissance graduelle de la mission multinationale. Ce renforcement, étalé jusqu’au 1er avril 2025, coïncidera avec la mise en place d’un bureau des Nations unies chargé de la coordination globale de l’opération.
Selon des responsables impliqués dans le dossier, environ 1 000 agents de sécurité devraient être déployés dès janvier prochain. Ce premier contingent marque une étape importante dans le processus de renforcement de la mission internationale, dont l’objectif principal reste l’appui aux forces haïtiennes dans la lutte contre les gangs armés.
Toutefois, les autorités soulignent que ce calendrier demeure conditionnel. « Si tout va bien », précise-t-on, laissant entendre que des ajustements pourraient intervenir en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain ou de contraintes opérationnelles.
La date du 1er avril 2025 constitue un jalon central dans le déploiement de la mission. À cette échéance, la moitié de l’effectif total prévu devrait être opérationnelle sur le sol haïtien. Cette étape coïncidera avec la création officielle d’un bureau des Nations unies, appelé à jouer un rôle clé dans la coordination, la supervision et l’orientation stratégique de la mission.
Ce bureau onusien aura notamment pour mission d’harmoniser les interventions des différents contingents étrangers, d’assurer la liaison avec les autorités haïtiennes et de veiller au respect des cadres juridiques et des droits humains.
Sur le plan de la composition des forces, plusieurs pays africains devraient être particulièrement engagés dans cette mission multinationale. Leur participation s’inscrit dans une dynamique de solidarité internationale, visant à soutenir Haïti face à une crise sécuritaire jugée exceptionnelle.
En outre, le Sri Lanka et le Bangladesh figurent parmi les pays asiatiques ayant confirmé leur implication, tandis que certains États d’Amérique latine ont également exprimé leur volonté de contribuer, élargissant ainsi la base géographique de la mission.
Chef de file de l’opération, le Kenya a poursuivi cette semaine son engagement en déployant une centaine de policiers supplémentaires en Haïti. Ce renfort s’ajoute aux contingents déjà présents dans le pays, dans le cadre de la mission internationale de lutte contre les gangs.
Cependant, malgré ces efforts, les résultats obtenus jusqu’à présent demeurent mitigés. Si certaines opérations ont permis de sécuriser temporairement des zones stratégiques, les gangs armés conservent une capacité de nuisance importante, notamment dans la région métropolitaine de Port-au-Prince et sur des axes routiers clés.
Sur le plan national, l’annonce de ces nouveaux déploiements suscite à la fois espoir et scepticisme. D’un côté, une partie de la population et des acteurs politiques voient dans cette montée en puissance une opportunité de reprendre le contrôle des territoires dominés par les groupes armés. De l’autre, certains observateurs s’interrogent sur l’efficacité réelle de la mission, au regard des limites constatées depuis son lancement.
En définitive, le déploiement progressif annoncé à partir de janvier, puis renforcé d’ici au 1er avril 2025, représente un tournant potentiel pour la mission internationale en Haïti. Toutefois, son succès dépendra non seulement du nombre d’agents déployés, mais aussi de la qualité de la coordination, de l’appui aux forces locales et de la capacité à produire des résultats concrets et durables en matière de sécurité. Les prochains mois seront donc décisifs pour l’avenir de cette intervention internationale.
Carina PETIT-HOMME





























































































































































































































































































































