
Incendie dévastateur au marché Durmonay à Delmas 33 le 11 décembre 2025
Delmas, 11 décembre 2025_ Un incendie d’une intensité exceptionnelle a réduit en cendres le marché Durmonay, à Delmas 33, dans la nuit du 10 au 11 décembre 2025. Situé à proximité du Carrefour Gérald Bataille, ce centre névralgique du commerce populaire s’est transformé en un champ de ruines, laissant derrière lui des familles désespérées et une communauté profondément meurtrie.
Selon les premiers témoignages recueillis, les flammes ont éclaté vers 11 heures du soir, surprenant commerçants et résidents dans leur sommeil. Les pompiers, arrivés rapidement, n’ont pourtant pas réussi à maîtriser la propagation du feu. Jusqu’à 1 heure du matin, les flammes continuaient de dévorer étals, entrepôts et maisons environnantes. Face à l’avancée du brasier, plusieurs habitants ont dû fuir précipitamment leur domicile, certains seulement vêtus des habits qu’ils portaient, laissant derrière eux des années de travail et de souvenirs familiaux.
À l’aube, alors que la fumée s’élevait encore au-dessus du marché noirci, les commerçants tentaient d’évaluer l’ampleur de la catastrophe. Pour la majorité, la perte est totale.
Une marchande, encore sous le choc, raconte : Mwen sot ranpli depo a. Tout kòb mwen te genyen, m mete yo ladan. Lwaye a depase depi 19 novanm… Kounye a, m pa konnen kiyès pou m rele. Mwen pèdi tout lavim.
Plusieurs entrepôts de produits alimentaires, récemment réapprovisionnés pour les ventes de fin d’année, ont été entièrement consumés.
Derrière chaque étal disparu, il y a une histoire : celle d’une mère qui comptait payer l’école de ses enfants, d’un père qui espérait régler une dette, ou d’un jeune vendeur qui tentait de s’en sortir dans une économie étouffante.
Cet incendie ne survient pas dans un contexte neutre. Depuis des mois, l’instabilité économique et l’insécurité rongent le quotidien des familles modestes.
Dans ces conditions, un choc aussi violent s’apparente à un coup de massue:
- Les prix flambent,
- les revenus stagnent,
Les autorités restent absentes, et les petits commerçants sont laissés à eux-mêmes.
Ainsi, le marché Durmonay représentait bien plus qu’un simple espace de vente : il était pour beaucoup la dernière planche de salut pour survivre à la dure réalité économique du pays.
À présent, cette planche a disparu dans les cendres.
Dans les rues avoisinantes, l’atmosphère est lourde, marquée par la fumée et les sanglots. Les résidents accourus au petit matin ne cachent pas leur colère. Pour eux, cet incendie met une nouvelle fois en lumière l’absence de prévention, d’accompagnement et de planification urbaine.
Pour plusieurs observateurs, cette tragédie illustre la vulnérabilité extrême d’une population déjà épuisée par l’insécurité et l’effondrement des services publics. Les victimes, elles, réclament de l’aide, un soutien réel, et non seulement des mots de compassion.
Le marché Durmonay n’est plus qu’un amas de tôles tordues, de marchandises calcinées et de larmes versées. Cet incendie est bien plus qu’une perte matérielle : il frappe au cœur la dignité et la survie de dizaines de familles.
À l’approche des fêtes de fin d’année, période où beaucoup espéraient se refaire une santé financière, ce drame rappelle cruellement l’absence d’un État protecteur, laissant chaque choc se transformer en catastrophe humaine.
Pour les victimes, la route vers la reconstruction sera longue, incertaine, mais indispensable. Et pour toute une communauté, ce 11 décembre 2025 restera gravé comme le jour où un marché a brûlé, emportant avec lui le pain de centaines de foyers.
Pour beaucoup, c’est l’espoir même qui est parti en fumée
Carina PETIT-HOMME

























































































































































































































































































































