Journée internationale des droits de l’homme : le GARR alerte sur la dégradation des droits humains en Haïti
À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, célébrée chaque 10 décembre, le Groupe d’Appui aux rapatriés et réfugiés (GARR) tire une fois de plus la sonnette d’alarme. Dans un communiqué empreint d’inquiétude et de fermeté, l’organisation appelle à un véritable sursaut collectif pour enrayer la dégradation rapide et persistante des droits humains en Haïti.
Depuis plusieurs années, Haïti traverse une période d’instabilité profonde, mais le GARR souligne que 2025 marque un point de rupture critique. L’aggravation des violences, le déplacement massif de familles et la fragilisation des institutions transforment la situation en une véritable urgence nationale.
Selon les informations recueillies par l’organisation, des millions de personnes déplacées internes vivent aujourd’hui dans des camps et sites improvisés, souvent dépourvus d’eau potable, de soins de santé ou de mécanismes de protection. Les cas d’assassinats, de tortures, d’agressions sexuelles et d’enlèvements connaissent une hausse vertigineuse. Les populations les plus vulnérables; femmes, mineurs, personnes handicapées demeurent les premières victimes d’un climat de terreur. Pour le GARR, cette réalité témoigne d’un effondrement généralisé de l’État de droit, où la sécurité humaine n’est plus assurée et où les violations deviennent presque banalisées.
Le GARR pointe également du doigt l’inaction ou l’insuffisance des interventions institutionnelles.
Selon l’organisation, l’absence de politiques publiques efficaces pour répondre à la crise actuelle laisse la population dans un état d’abandon inquiétant.
Les institutions responsables de garantir la protection des citoyens font face à :
- un manque de ressources chronique ;
- une incapacité à contrôler certains territoires ;
- une gouvernance affaiblie par des années d’instabilité.
Cette situation, rappelle le GARR, constitue une violation directe des engagements internationaux d’Haïti en matière de droits humains, notamment ceux inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et les principaux traités ratifiés par le pays.
Dans ce contexte, l’organisation appelle l’ensemble des acteurs nationaux et internationaux à une mobilisation sans délai. Le GARR recommande notamment : un renforcement urgent de la protection des personnes déplacées internes ; une réponse humanitaire accrue dans les camps et zones de crise ; un appui structuré aux autorités locales afin de rétablir l’ordre et la sécurité ; une relance des mécanismes de justice pour lutter contre l’impunité grandissante.
L’organisation souligne que le respect des droits humains ne peut être atteint sans un travail concerté, impliquant à la fois l’État, la société civile, les communautés locales et les partenaires internationaux. Le GARR met aussi en avant l’importance de programmes de sensibilisation destinés à promouvoir une culture de respect, de tolérance et de solidarité au sein de la société. Pour l’organisation, la reconstruction d’Haïti doit nécessairement passer par une réhabilitation profonde des valeurs fondamentales.
En cette Journée internationale des droits de l’homme, le message du GARR résonne comme un appel fort, grave et urgent. Malgré la noirceur du tableau, l’organisation croit que la société haïtienne possède encore la capacité de se mobiliser, de résister et de construire un avenir plus juste.
Cependant, prévient-elle, l’inaction collective ne ferait qu’aggraver une crise déjà insoutenable.
C’est pourquoi le GARR invite chaque acteur, institutions, organisations, communautés, citoyens à devenir un maillon essentiel dans la défense quotidienne des droits humains.
Seule une solidarité réelle et durable permettra de restaurer l’espoir et de bâtir un pays où la dignité humaine redevient une priorité nationale.
Carina PETIT-HOMME
