
À l’occasion de la Journée mondiale du sida, ce 1er décembre 2025, la réflexion autour du VIH/Sida en Haïti prend une dimension particulière. Alors que le pays traverse une crise sécuritaire profonde, les personnes vivant avec le VIH affrontent des obstacles croissants pour accéder aux soins essentiels, aux traitements antirétroviraux et aux services de prévention. C’est dans ce contexte instable que GSF réaffirme son engagement : garantir la continuité des services VIH malgré les perturbations causées par les violences armées.
D’abord, la mobilisation du personnel de GSF aux côtés de collègues venus du Kenya, du Guatemala, des Bahamas, de la Jamaïque et du Salvador, ainsi que de partenaires comme Amentum, GardaWorld, DMG et Aspen, lors d’une course de solidarité à LSA 1, montre clairement que la lutte contre le VIH dépasse les frontières. Elle rappelle surtout un principe fondamental : aucune crise ne devrait interrompre l’accès aux soins vitaux.
Ensuite, face à la situation actuelle, il apparaît essentiel de reconnaître que l’insécurité fragilise profondément le système de santé haïtien. Les attaques répétées contre les infrastructures, les fermetures forcées de centres de santé et la difficulté pour les patients de se déplacer réduisent drastiquement l’accès aux traitements. Pour cette raison, GSF insiste sur l’importance d’une coordination institutionnelle renforcée visant à maintenir un service minimum mais stable, même dans les zones à risque. Cette continuité représente aujourd’hui l’un des piliers de la réponse nationale contre le VIH.
Par ailleurs, dans un pays où la violence sexuelle augmente en parallèle de l’insécurité, la prévention devient une urgence. Les risques de transmission s’accroissent, ce qui exige des interventions plus ciblées, un accompagnement psychologique soutenu et des mécanismes de prise en charge accessibles. GSF, conscient de cette réalité, place la protection des personnes vulnérables au cœur de son action et rappelle que les droits humains doivent demeurer une priorité, y compris en période de crise.
De plus, au-delà des efforts opérationnels, l’organisation met l’accent sur la lutte contre la stigmatisation, un frein majeur à l’accès aux soins. Promouvoir un environnement inclusif, respectueux et sécurisant permet non seulement d’encourager les dépistages, mais aussi de renforcer l’adhésion aux traitements. Dans un contexte où la peur et la désinformation peuvent se propager aussi vite qu’un virus, chaque geste de solidarité devient essentiel.
Enfin, au terme de cette journée mondiale, le message de GSF reste clair et sans ambiguïté : la lutte contre le VIH ne peut attendre le retour à la stabilité pour avancer. Assurer la continuité des services, protéger les plus vulnérables et défendre la dignité des patients constituent aujourd’hui des actions indispensables pour éviter un recul épidémiologique majeur.
En dépit des crises, la volonté d’agir demeure intacte. La santé publique ne doit jamais devenir une victime collatérale de l’insécurité.
Brinia ELMINIS





















