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L’agronome Frantz Jean Mary, directeur général de l’Organisme de développement de la Vallée de l’Artibonite (ODVA), a lancé un cri de détresse pour alerter l’État sur l’effondrement sécuritaire qui menace désormais la survie même de l’institution. Lors d’une conférence de presse donnée après le massacre du 29 novembre à Pont-Sondé, il a appelé les autorités de transition à agir en urgence pour sauver la région.
Lors de son intervention publique, Frantz Jean Mary a tenu à saluer les membres du Conseil présidentiel de transition (CPT), le premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, les associations paysannes ainsi que les employés de l’ODVA. Toutefois, il a estimé inutile de mentionner le ministre de l’Agriculture, Vernet Joseph, qu’il accuse d’« ignorer l’existence même de l’ODVA ».
En rappel, le directeur a souligné que le département avait déjà été meurtri par les violences du 3 octobre 2024, au cours desquelles plusieurs habitants avaient été tués et des maisons incendiées. Mais cette fois, le niveau de brutalité a franchi un cap : le 29 novembre 2025, les membres du gang Gran Grif ont envahi les locaux de l’ODVA à Pont-Sondé, exécuté des employés et détruit leurs habitations.
Face à cette situation dramatique, Frantz Jean Mary affirme que les bureaux de l’institution sont désormais « totalement dysfonctionnels ». Malgré tout, il rappelle que l’ODVA a continué à jouer un rôle essentiel dans la maigre production agricole de la vallée, malgré des moyens limités et des menaces constantes.
Selon lui, la police est « dépassée » et ne parvient plus à confronter les criminels opérant à Savien. C’est la raison pour laquelle il lance « un cri au CPT et au gouvernement » pour savoir jusqu’à quand la région devra survivre sous ce climat de terreur. Les capacités de production agricole sont aujourd’hui « hypothéquées », et les menaces pèsent également sur des infrastructures stratégiques telles que le barrage de Kano et l’usine de Drouet.
De plus, l’ODVA, déjà fortement critiqué pour son inefficacité par les associations paysannes, se retrouve depuis le 29 novembre assiégé par les terroristes de Savien. Des observateurs redoutent que l’institution, déjà fragilisée, ne soit détruite si aucune intervention urgente n’est menée.
Le signal d’alarme lancé par le directeur général de l’ODVA témoigne de l’effondrement sécuritaire qui ravage la Vallée de l’Artibonite. Entre paralysie institutionnelle, attaques meurtrières et absence de réponse efficace des forces de l’ordre, l’avenir de l’agriculture de la région reste gravement compromis. Si aucune action rapide n’est engagée, l’ODVA, pilier historique du développement agricole, risque de disparaître sous les assauts répétés des groupes armés.
Carina PETIT-HOMME


























































































































































































































































































































