les efforts pour restaurer la sécurité dans les quartiers touchés par la violenceNazon et Delmas 30 : la vie reprend lentement après des mois de violence
Port-au-Prince, mercredi 8 octobre 2025 — Après plusieurs mois d’affrontements et de peur sous la domination des groupes armés, les habitants des quartiers de Nazon et de Delmas 30 tentent de reprendre le contrôle de leur quotidien. Entre solidarité, débrouillardise et fatigue, ces communautés cherchent à reconstruire leurs foyers et à restaurer un semblant de normalité, sans attendre l’intervention directe de l’État.
Une vie qui reprend timidement
Dans les rues de Nazon, les bruits familiers de la vie reviennent progressivement : moteurs de taxi-motos, appels des marchands ambulants, cris d’enfants jouant sur les trottoirs. Des familles réparent les fissures de leurs maisons et nettoient les ruelles encombrées. L’ambiance reste prudente, mais la volonté de tourner la page est palpable.
Nous ne pouvons pas rester éternellement dans les camps, il faut vivre chez nous », déclare Roseline, mère de famille revenue à Nazon malgré les risques.
Solidarité et entraide communautaire
Autour d’elle, des voisins s’entraident en partageant outils et matériaux. Certains hommes s’improvisent maçons ou charpentiers pour aider ceux qui ont tout perdu.
C’est ensemble que nous pourrons nous relever », affirme Patrick, un habitant engagé dans les initiatives communautaires.
Défis persistants
Pourtant, la reconstruction reste fragile. L’accès à l’électricité demeure un défi majeur. Sans intervention de l’Électricité d’Haïti (EDH), de nombreux petits commerces, salons de coiffure, ateliers de soudure et vendeurs de glace fonctionnent difficilement.
La gestion des déchets est un autre problème. Les tas d’ordures s’accumulent dans plusieurs zones faute de collecte régulière.
Nous voulons voir la mairie assumer sa responsabilité », lance un commerçant excédé.
Les habitants craignent que ces conditions insalubres favorisent la résurgence d’épidémies, alors que la rentrée scolaire vient de débuter.
Résilience et espoir
Malgré les difficultés, un sentiment de résilience traverse la population. Les élèves reprennent le chemin des écoles de Lalue et de Turgeau, les marchés rouvrent et les taxi-motos circulent à nouveau.
On ne sait pas combien de temps cela durera, mais on veut y croire », confie un jeune vendeur de rue.
Appel à l’État
À Nazon et Delmas 30, la reconstruction dépasse les murs et les toitures. Elle symbolise la volonté d’un peuple de se réapproprier sa vie, même dans un climat d’incertitude.
La population appelle à une présence réelle de l’État pour la sécurité, l’électricité et la propreté, afin de consolider ce fragile retour à la paix.
Ces quartiers meurtris incarnent aujourd’hui la résilience haïtienne, celle d’un peuple qui, malgré tout, refuse de céder au désespoir.
Carina Petit-homme

















































































































































































































