Les Cayes, 12 septembre 2025 – Au Poste de transfusion sanguine (PTS) des Cayes, il y a des donneurs, mais les poches de sang se font rares. Chaque jour, des patients et leurs familles repartent bredouilles, frustrés et inquiets face à une crise silencieuse mais potentiellement mortelle.
Des familles confrontées à l’urgence
Julio est venu chercher du sang pour sa femme devant subir une césarienne. Dès son arrivée, on lui annonce l’impossible : « Il n’y a pas de pochette de sang disponible. » Peu après, d’autres demandeurs, venus parfois de loin, entendent la même réponse. Certains repartent avec des rendez-vous repoussés de deux semaines ou plus. « Est-ce qu’on peut jouer avec la vie des gens comme ça ? », s’emporte un homme venu de Saint-Louis-du-Sud pour sa fille.
La situation se répète tout au long de la matinée. Les demandeurs affluent non seulement du Sud, mais aussi de la Grand’Anse, du Sud-Est et de l’Ouest. Pourtant, l’équation reste la même : sans poche de sang, pas de transfusion possible. Les salles de prélèvement restent vides, et l’urgence des patients ne peut être satisfaite.
Une gestion qui peine à répondre aux besoins
Depuis 2019, le Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) a repris la gestion des postes de transfusion, confiée auparavant à la Croix-Rouge haïtienne. Le Programme National de Sécurité Transfusionnelle (PNST) est chargé de fournir le matériel nécessaire, et les affiches du MSPP rappellent que « les poches de sang sont toujours données gratuitement ». Mais dans les faits, la rareté persiste et menace la vie de nombreux patients.
Cette pénurie est bien plus qu’un manque matériel : elle expose des vies au danger et crée un stress immense pour des familles déjà fragilisées par la maladie ou la chirurgie. Le PNST doit agir rapidement et garantir un approvisionnement suffisant au PTS des Cayes. Chaque poche manquante représente un risque réel pour ceux qui attendent désespérément une chance de survie.
La pénurie de poches de sang symbolise un défi urgent pour la santé publique. Chaque vie menacée rappelle que la gestion du matériel médical ne peut plus rester insuffisante. Le PNST et le MSPP doivent assurer un approvisionnement régulier et fiable afin que les patients ne soient plus contraints d’attendre pour leur survie. Cette crise silencieuse exige des actions concrètes pour sauver des vies et restaurer la confiance de la population dans ses institutions.
Jean Dalens SEVERE


















