Port-au-Prince, septembre 2025 – Dans une lettre ouverte aux allures d’acte d’accusation, l’Union des Parents d’Élèves Progressistes d’Haïti (UPEPH) dénonce le laxisme du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) quant au non-respect flagrant des dispositions fixées pour la rentrée scolaire. Alors que le ministère avait arrêté au 1ᵉʳ octobre 2025 la date officielle de reprise des cours, de nombreux établissements privés et congréganistes auraient anticipé l’échéance, contraignant les familles à se plier à leurs injonctions.
L’organisation affirme avoir été saisie de multiples plaintes de parents, y compris provenant de proches collaborateurs du ministre Augustin Antoine. Les griefs portent notamment sur des pressions exercées pour forcer les élèves à intégrer les salles de classe dès septembre, accompagnées d’exigences de paiements anticipés liés aux frais de scolarité et à l’acquisition d’une seconde tenue d’uniforme.
« Le MENFP a tellement laissé les écoles privées agir à leur guise que même certaines écoles nationales sont dirigées comme des établissements privés », souligne avec gravité la lettre ouverte, pointant une défaillance inquiétante de l’autorité publique.
La critique s’étend également au non-respect de la circulaire ministérielle qui plafonne à 1 500 gourdes la contribution annuelle des parents dans les écoles publiques. Selon l’UPEPH, des établissements congréganistes dont les enseignants sont pourtant rémunérés par l’État imposent des frais oscillant entre 35 000 et 40 000 gourdes par an, sans que le MENFP n’intervienne pour mettre un terme à ces pratiques jugées « abusives » et « discriminatoires ».
Face à ce qu’elle qualifie de dérives structurelles et institutionnelles, l’UPEPH appelle les autorités compétentes à reprendre la main afin d’assurer le respect du calendrier officiel, de protéger les droits légitimes des parents et de garantir l’équité dans l’accès à une éducation de qualité.
Pour l’organisation, il y va non seulement de la crédibilité du ministère, mais également de la justice sociale et de l’avenir de la jeunesse haïtienne.
Jean Dalens SEVERE































