Port-au-Prince, le 28 août 2025_L’éducateur Wilfrid Gilles a tiré la sonnette d’alarme sur une diminution progressive du nombre d’heures et de jours de cours dans les écoles haïtiennes. Alors que l’ancien calendrier scolaire prévoyait 188 jours de classe et huit jours de congé, la rentrée académique 2025-2026, fixée au 1er octobre par le MENFP, n’en prévoit que 186. « Cette tendance est préoccupante, surtout qu’elle s’accentue chaque année avec l’insécurité », a déclaré M. Gilles, rappelant que la moyenne internationale est de 200 jours de classe.
Des écoles fermées et des élèves abandonnés
Citant un rapport de l’OCHA, il a souligné que 1 600 écoles de la région métropolitaine ont fermé leurs portes à cause de la violence des gangs, affectant directement plus de 243 000 élèves. Certaines institutions ont même été occupées par des déplacés internes ou par des bandes armées. Cette situation entraîne des abandons scolaires et pousse des enseignants du secteur privé à quitter le système éducatif.
Malgré la publication annuelle d’un calendrier scolaire par le ministère de l’Éducation nationale, la réalité sur le terrain est tout autre. « Le calendrier n’est pas respecté à cause des troubles politiques et sécuritaires, ce qui rend impossible le calcul exact des jours de classe perdus », a déploré l’éducateur. Selon lui, les examens officiels perdent en crédibilité puisque les élèves ne bénéficient pas du nombre d’heures de cours nécessaires pour être correctement évalués.
Des défis structurels au-delà de l’insécurité
Si l’insécurité est l’un des principaux obstacles, Wilfrid Gilles rappelle qu’elle n’est pas la seule cause des abandons scolaires. L’absence de professeurs qualifiés et d’un encadrement adéquat fragilise encore davantage le processus d’enseignement-apprentissage. « Une formation initiale des enseignants est indispensable pour améliorer la qualité des cours et éviter que davantage d’élèves ne quittent l’école », a-t-il plaidé.
À l’approche de la rentrée académique 2025-2026, prévue pour le 1er octobre, le calendrier affiche 186 jours de classe. Mais la persistance des violences armées et l’instabilité politique laissent planer de sérieux doutes. Pour Wilfrid Gilles, si rien n’est fait, c’est l’avenir d’une génération entière qui risque d’être compromis.































