Alors que plus de 60 000 personnes ont perdu la vie dans la bande de Gaza depuis le début de l’offensive israélienne, trois agences des Nations unies lancent, ce mardi 29 juillet 2025, un appel à une mobilisation humanitaire massive et immédiate. Leur objectif : éviter une famine généralisée dans un territoire dévasté par près de deux années de guerre.
Une urgence alimentaire sans précédent, selon l’ONU
Dans une déclaration conjointe rendue publique aujourd’hui, le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Unicef tirent la sonnette d’alarme :
« Nous devons inonder Gaza, immédiatement et sans entrave, d’aide alimentaire massive, et la maintenir chaque jour afin d’éviter une famine généralisée », affirme Cindy McCain, directrice exécutive du PAM.
Ce cri d’alerte s’appuie sur les conclusions d’un nouveau rapport de l’IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire), qui qualifie la situation dans Gaza de « tournant alarmant et mortel ».
Les combats intenses, les déplacements massifs et les restrictions à l’acheminement de l’aide humanitaire ont conduit à une crise de la faim d’ampleur inédite :
« Une personne sur trois passe plusieurs jours sans rien manger », avertit le rapport.
Les données indiquent que les seuils de famine sont déjà atteints dans la majorité de la bande de Gaza.
Largages aériens insuffisants : les ONG réclament un accès terrestre immédiat
Alors qu’Israël a autorisé certains largages de nourriture par voie aérienne, le rapport publié aujourd’hui souligne leur inefficacité : trop coûteux, trop lents, et surtout dangereux.
Les agences humanitaires insistent : seul un acheminement terrestre massif peut inverser la trajectoire actuelle. Le maintien des restrictions bloque les efforts et aggrave chaque jour la détresse de la population.
Pression diplomatique : Paris, Londres et Berlin préparent une mission commune
Face à l’urgence, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni prévoient de dépêcher leurs ministres des affaires étrangères en Israël dès le jeudi 7 août, pour réclamer un accès humanitaire élargi.
Le chancelier allemand Friedrich Merz, en conférence de presse aux côtés du roi Abdallah II de Jordanie, a déclaré :
« Nous partons du principe que le gouvernement israélien est tout à fait disposé à reconnaître qu’il faut maintenant agir. »
Cette initiative européenne vise à sortir de l’impasse humanitaire actuelle et à garantir l’entrée continue et sécurisée de l’aide dans Gaza, par voie terrestre.
Violences en Cisjordanie : la France dénonce « des actes de terrorisme »
Parallèlement, Paris a réagi fermement aux exactions commises par des colons israéliens en Cisjordanie. Dans un communiqué publié ce mardi, le ministère français des affaires étrangères exprime sa vive inquiétude après le meurtre de Odeh Hathalin, collaborateur du journaliste israélien Yuval Abraham.
La diplomatie française qualifie les violences des colons extrémistes d’« actes de terrorisme ». Elle appelle Israël à sanctionner sans délai les auteurs de ces attaques, responsables de plus de 30 morts depuis le début de l’année 2022, et à protéger les civils palestiniens contre ces agressions qui se poursuivent en toute impunité.
La famine n’est pas une fatalité, mais un test pour l’humanité
En ce mardi 29 juillet 2025, la bande de Gaza traverse l’une des pires crises humanitaires de son histoire. L’alerte lancée par les agences onusiennes ne peut rester lettre morte : il y a urgence à agir.
La mobilisation diplomatique européenne marque un pas important, mais doit impérativement se traduire par des actions concrètes : levée des obstacles à l’aide humanitaire, protection des populations civiles, et application stricte du droit international humanitaire.
Ne pas répondre à cette urgence, ce serait accepter l’inacceptable. La famine n’est pas une conséquence inévitable de la guerre, c’est le reflet de choix politiques. À la communauté internationale de démontrer, aujourd’hui, que la vie humaine reste une priorité.
Brinia ELMINIS
