Un différend frontalier latent entre le Cambodge et la Thaïlande a brutalement dégénéré en affrontements armés, faisant 33 morts et des dizaines de milliers de déplacés. Face à l’escalade de la violence, le président américain Donald Trump tente une médiation d’urgence.
Un conflit frontalier qui vire à la guerre
Depuis jeudi 24 juillet, les tensions frontalières entre le Cambodge et la Thaïlande ont franchi un seuil critique. Des affrontements impliquant des avions de chasse, des blindés, de l’artillerie lourde et des troupes au sol ont éclaté autour de zones historiquement disputées, notamment des temples anciens et des zones agricoles stratégiques. Ces violences, inédites depuis 2011, ont provoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.
Les bilans humains s’alourdissent : 13 morts et 71 blessés du côté cambodgien selon Phnom Penh, 20 morts côté thaïlandais, dont 6 soldats. Les deux gouvernements accusent l’autre camp de provocations et de violations territoriales.
Un appel pressant à la paix de Donald Trump
Depuis Washington, le président américain Donald Trump a tenté de jouer les médiateurs. Dans deux messages publiés samedi sur Truth Social, il a affirmé avoir parlé avec les dirigeants des deux pays pour réclamer un « cessez-le-feu immédiat ». Il a qualifié ses échanges avec les Premiers ministres cambodgien et thaïlandais de « très bons », affirmant que les deux pays souhaitent « la paix maintenant ».
Des populations en fuite, des territoires en feu
Les conséquences humanitaires sont déjà considérables. En Thaïlande, plus de 138 000 personnes ont été évacuées des zones proches de la frontière, tandis qu’au Cambodge, plus de 35 000 civils ont été contraints de fuir leur domicile. Des tirs ont encore été signalés samedi à l’aube dans la province cambodgienne de Pursat et en Thaïlande, notamment dans la province frontalière de Sisaket, où les habitants se terrent dans des abris.
L’ONU et la Malaisie appelés à jouer les médiateurs
Au siège des Nations unies, l’ambassadeur du Cambodge, Chhea Keo, a réclamé « un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel ». Phnom Penh appelle à une résolution pacifique du conflit, tandis que la Thaïlande exige que le Cambodge respecte sa souveraineté. Le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Maris Sangiampongsa, a tendu la main à un dialogue bilatéral, en évoquant la Malaisie comme médiateur potentiel, en tant que présidente de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).
Une paix fragile à négocier dans l’urgence
Alors que les combats se poursuivent et que les civils en subissent les conséquences, l’intervention de la communauté internationale s’impose comme une priorité. Les appels à l’apaisement se multiplient, mais seule une paix durable, fondée sur un dialogue sincère, structuré et respectueux des souverainetés, pourra stabiliser la région. La médiation, notamment par l’ASEAN ou les États-Unis, pourrait jouer un rôle déterminant à condition que les deux parties s’engagent clairement à renoncer à la voie militaire.
Brinia ELMINIS

























































































































