Le jeudi 12 juin 2025, le sénateur californien Alex Padilla (D “Calif.) a été violemment expulsé et menotté lors d’une conférence de presse de la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, à Los Angeles. Alors qu’il tentait d’interroger la secrétaire sur les rafles migratoires en cours, les agents de sécurité sont intervenus avec une force jugée excessive.

L’incident a provoqué une onde de choc à Washington et dans les communautés latino-américaines.

Contexte de l’incident

Membre influent en tant que Ranking Member de la sous-commission sénatoriale sur l’immigration, Alex Padilla cherchait à interpeller publiquement la secrétaire Noem sur les récentes opérations fédérales menées dans les quartiers latinos de Los Angeles.

Selon les autorités, le sénateur ne se serait pas identifié de manière formelle ni présenté son badge, ce qui aurait déclenché la réaction des agents fédéraux.

Mais la vidéo montre Padilla crier à plusieurs reprises :

> « Hands off! I am Senator Alex Padilla. I have questions for the Secretary. »

Juste avant d’être plaqué violemment au sol, puis menotté.

Réactions et retombées

La réaction politique ne s’est pas fait attendre.

• Gavin Newsom, Kamala Harris, Nancy Pelosi et Cory Booker ont dénoncé un « abus de pouvoir » et une « atteinte aux principes démocratiques fondamentaux ».
• À droite, Mike Johnson, président républicain de la Chambre, a parlé d’un « coup d’éclat théâtral » et d’un comportement « irresponsable » de la part du sénateur.
• De son côté, le Département de la Sécurité intérieure a défendu l’intervention, affirmant que les agents ont agi pour protéger la secrétaire face à une situation perçue comme instable

Une vidéo devenue virale

La vidéo, filmée par un journaliste indépendant, montre le sénateur s’identifier clairement avant d’être maîtrisé au sol.

Pour de nombreux médias et élus, cette scène reflète un dérèglement grave des rapports entre pouvoir exécutif et législatif, dans un contexte de méfiance grandissante.

La déclaration de Padilla

Dans un communiqué lu devant le Capitole, Alex Padilla a accusé l’administration Trump d’alimenter une culture de violence, d’opacité et d’intimidation.

> « Si un sénateur peut être ainsi réduit au silence, que doivent craindre nos communautés les plus vulnérables ? »

Un message fort qui replace l’incident dans un débat plus large : celui des droits civiques et des limites du pouvoir exécutif.

Où en est-on ?

Une enquête parlementaire conjointe a été ouverte par le Sénat et la Chambre des représentants.

Les démocrates réclament la comparution immédiate de Kristi Noem, tandis que plusieurs organisations de défense des droits civiques demandent des sanctions contre les agents impliqués.

Le Congrès envisage également de renforcer les garanties d’accès et d’expression pour les élus dans les événements officiels.

L’image d’Alex Padilla, sénateur d’un grand État, couché au sol et menotté pour avoir voulu poser une question, est bien plus qu’un incident. Elle incarne un moment de bascule, où le droit d’interpeller le pouvoir est réprimé au nom de la sécurité. Alors que les tensions migratoires battent leur plein, cette scène à Los Angeles sonne comme un signal d’alarme : Le débat démocratique peut-il encore exister sans crainte ni violence ?

Ou assiste-t-on, en silence, à l’effritement des fondements mêmes de la démocratie américaine ?

Brinia ELMINIS