Alors que des millions d’Haïtiens peinent à obtenir des documents légaux fondamentaux, l’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) monte au créneau pour exiger une réforme en profondeur du système d’état civil, jugé archaïque et dysfonctionnel.
Un forum pour réveiller les consciences
L’OCNH a organisé son deuxième forum départemental sur la réforme du système d’état civil, un événement clé inscrit dans son plan stratégique 2025-2027. Cette rencontre, tenue en présence de représentants du CSPJ, de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC), d’officiers d’état civil, ainsi que d’acteurs de la société civile, visait à analyser les défis du système actuel et à proposer des pistes concrètes de transformation.
Un système vétuste aux lourdes conséquences
Dans un communiqué daté du 10 juin 2025, l’OCNH a dénoncé avec vigueur l’archaïsme du Code civil de 1825, la mauvaise gestion des bureaux d’état civil, particulièrement en milieu rural, et le manque de coordination entre les institutions publiques. Ces lacunes privent de nombreux citoyens de documents essentiels comme les actes de naissance, les cartes d’identification ou les passeports compromettant leur accès à des droits fondamentaux comme l’éducation, les soins de santé ou le droit de vote.
Des recommandations pour une réforme en profondeur
Face à cette situation critique, l’OCNH appelle à la création d’une commission de réforme dédiée, à la synchronisation entre l’Office National d’Identification (ONI) et les bureaux d’état civil, ainsi qu’à une modernisation du cadre légal. L’organisation insiste sur la nécessité de garantir une identification fiable pour chaque citoyen, condition sine qua non pour renforcer la gouvernance démocratique, lutter contre la corruption et favoriser l’inclusion sociale et économique.
Une urgence nationale
Il ne s’agit plus d’un simple problème administratif, mais d’une urgence nationale qui touche au cœur même de la citoyenneté. L’appel lancé par l’OCNH doit être entendu : réformer l’état civil, c’est restaurer la dignité des citoyens haïtiens et jeter les bases d’un État moderne, équitable et fonctionnel. Le temps des diagnostics est passé. L’heure est à l’action.
Brinia Elminis