Le 22 avril 2025, un attentat meurtrier à Pahalgam a ravivé les tensions explosives entre l’Inde et le Pakistan. En quelques jours, la région du Cachemire est redevenue le théâtre d’affrontements meurtriers entre deux puissances nucléaires, faisant craindre une escalade majeure. Retour sur une crise enracinée dans l’histoire de la partition de 1947.
Un conflit ancien ravivé par la violence
Depuis la partition de l’Empire britannique en 1947, qui a donné naissance à l’Inde et au Pakistan, les relations entre les deux pays sont marquées par des tensions chroniques, notamment autour du Cachemire, un territoire revendiqué par les deux États. Trois guerres (1947-1948, 1965, 1971) ont été livrées, la dernière ayant conduit à la création du Bangladesh. Malgré les cessez-le-feu et les dialogues intermittents, la paix reste précaire.
L’attentat de Pahalgam : déclencheur d’une nouvelle crise
Le 22 avril 2025, une attaque armée contre des touristes hindous à Pahalgam, dans la région indienne du Jammu-et-Cachemire, a coûté la vie à 26 personnes. Aucun groupe n’a revendiqué l’attentat, mais New Delhi a accusé Islamabad de soutenir des factions jihadistes opérant dans la région. Cette attaque a ravivé de vieilles rancunes et déclenché une spirale de représailles.
Réactions militaires en chaîne
Dans les jours suivants, l’armée indienne a lancé des frappes ciblées au-delà de la ligne de contrôle, visant selon elle des camps d’entraînement terroristes. Le Pakistan a riposté dans le secteur de Neelum, provoquant une escalade rapide. D’intenses échanges de tirs, impliquant artillerie lourde, drones armés et frappes aériennes, ont transformé la frontière en champ de bataille.
Un bilan humain alarmant
En une semaine, le bilan est lourd : au moins 70 morts (dont 55 civils) et plus de 120 blessés. Le Pakistan affirme que des civils, y compris des enfants, ont été tués dans des bâtiments religieux. En Inde, la colère monte après la mort de 15 civils et 5 militaires. Les deux nations se rejettent mutuellement la responsabilité de l’escalade.
Une crise sous l’ombre nucléaire
La communauté internationale s’est mobilisée rapidement. Les États-Unis, la Chine, l’ONU et l’Union européenne ont exhorté à la retenue. La crainte d’un conflit nucléaire plane, alimentée par des déclarations fermes de part et d’autre. Le Premier ministre indien Narendra Modi promet une riposte « proportionnée », tandis que l’armée pakistanaise menace d’une réponse « rapide et décisive ».
Un cessez-le-feu fragile, mais nécessaire
Le 13 mai, un contact direct entre les chefs d’état-major a permis d’annoncer une réduction des effectifs militaires près de la ligne de contrôle. À Chakothi, des écoles rouvrent timidement, mais la peur reste palpable. Le spectre d’un nouveau conflit généralisé n’est pas écarté.
Une paix toujours en sursis
L’histoire tourmentée du Cachemire continue d’empoisonner les relations entre l’Inde et le Pakistan. Tant que les causes profondes identitaires, religieuses et géopolitiques ne seront pas abordées, chaque attaque risque de faire basculer la région dans la guerre. L’attentat de Pahalgam en 2025 en est une preuve tragique.
Brinia ELMINIS