La situation sécuritaire en Haïti se dégrade chaque jour davantage, plongeant la population dans la peur et la précarité. Les enfants sont traumatisés, les civils meurent quotidiennement, des quartiers entiers tombent sous le contrôle de groupes armés, tandis que les institutions et l’État demeurent silencieux. Les écoles et hôpitaux ferment, l’économie locale s’effondre, et les entreprises sont contraintes de cesser leurs activités. L’alerte est maximale : sans actions concrètes, le pays risque de basculer dans le chaos.
Depuis plusieurs semaines, la violence semble s’intensifier dans la région métropolitaine et au-delà. Les quartiers autrefois relativement sécurisés sont désormais touchés par les affrontements armés et les contrôles des gangs. Selon des témoignages recueillis auprès de résidents, les tirs nourris, les explosions et les patrouilles de groupes armés sont devenus monnaie courante, instaurant un climat de peur permanent.
Les enfants sont particulièrement affectés. Nombre d’entre eux vivent des traumatismes graves liés aux fusillades, aux déplacements forcés et à la perte de proches. Les familles doivent souvent fuir leurs maisons, parfois à plusieurs reprises, pour échapper aux violences, perdant ainsi leurs biens et leurs moyens de subsistance.
La crise sécuritaire a des effets directs sur les institutions publiques et les services de base. Plusieurs écoles ont fermé leurs portes, incapables de garantir la sécurité des élèves et du personnel. Les hôpitaux fonctionnent au ralenti ou ferment certaines unités, faute de personnel disponible ou de sécurité suffisante pour accueillir les patients.
Cette paralysie des services essentiels fragilise une population déjà vulnérable et contribue à l’augmentation des inégalités sociales. L’accès à l’éducation et aux soins devient un luxe pour ceux qui peuvent encore s’en offrir, tandis que d’autres se retrouvent totalement démunis.
La crise sécuritaire affecte également l’économie. De nombreuses entreprises, des commerces locaux aux grandes structures, sont contraintes de fermer leurs portes face aux pillages, aux menaces ou à l’incapacité de fonctionner dans un climat d’insécurité chronique. Le taux de chômage augmente de manière alarmante, renforçant la pauvreté et la précarité de centaines de milliers de familles.
Récemment, l’incendie du marché de Dumorney a aggravé cette situation, privant des centaines de commerçants de leur principale source de revenus. Cet événement illustre l’ampleur des pertes économiques et les risques que fait peser l’insécurité sur la vie quotidienne des citoyens.
Malgré l’aggravation de la situation, l’État reste pour l’instant silencieux. Aucun message clair, aucune action publique forte ne vient rassurer la population. Ce manque de communication et de mesures concrètes accentue le sentiment d’abandon et de frustration parmi les citoyens.
Avec la fin de l’année qui approche, la population espère des signaux forts et des décisions courageuses. Il est impératif que l’État anticipe les défis à venir et prépare une stratégie réaliste pour la sécurité, afin que l’année qui s’annonce ne commence pas sous le signe du chaos.
Haïti se trouve aujourd’hui à un tournant décisif. La violence, la pauvreté et la paralysie des institutions menacent de transformer la crise actuelle en effondrement systémique. La population attend des paroles claires et surtout des actions concrètes.
Nous allons traverser une nouvelle année, et il est crucial que l’État pense dès maintenant à cette transition pour protéger les citoyens et rétablir l’ordre le plus rapidement possible. Sans mesures immédiates et efficaces, le pays risque de plonger dans un chaos généralisé, avec des conséquences humaines, sociales et économiques irréversibles.
L’urgence est donc de mettre en place des stratégies crédibles pour sécuriser la nation et redonner espoir à une population à bout de souffle.
Carina PETIT-HOMME






































































































































































































































































































































