Face aux nouvelles sanctions américaines, l’ancien Premier ministre relance le débat sur la souveraineté nationale.
L’ex-Premier ministre Claude Joseph a dénoncé ce mardi ce qu’il appelle des « pressions étrangères », après l’annonce de sanctions américaines contre Fritz Alphonse Jean, membre du Conseil présidentiel de transition. Malgré leurs désaccords passés, le chef du parti EDE affirme lui apporter son soutien au nom de la souveraineté d’Haïti.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Claude Joseph rappelle que lui et Fritz Alphonse Jean ont longtemps défendu des positions opposées, notamment autour du livre économique « Haïti : La fin d’une histoire économique ». Il dit l’avoir critiqué « avec rigueur et arguments .
Cependant, souligne-t-il, l’enjeu dépasse aujourd’hui les débats intellectuels : il s’agit de défendre le droit des autorités haïtiennes à prendre leurs propres décisions sans pressions diplomatiques extérieures.
Selon l’ancien chef de gouvernement, les sanctions imposées par Washington, basées sur des accusations de collusion avec des gangs armés, constituent une ingérence directe dans un processus politique interne. Il juge « inacceptable » que des diplomates étrangers puissent, selon lui, exercer des menaces contre un conseiller-président pour avoir soutenu la révocation du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé.
Claude Joseph affirme avoir rencontré le chargé d’affaires américain pour lui faire part de manière « claire et respectueuse » de son opposition au maintien forcé du Premier ministre. Il précise avoir remis un document de trois pages détaillant ce qu’il qualifie d’« échec patent » de Didier Fils-Aimé à la tête du gouvernement.
Pour sa part, Fritz Alphonse Jean, lors d’une conférence de presse à la Villa d’Accueil, a rejeté catégoriquement les accusations américaines. Selon lui, ces mesures s’apparentent davantage.
Carina Petit-Homme
